samedi, novembre 23, 2024
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En Afghanistan, les évacuations touchent à leur fin

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À l’aéroport international Hamid-Karzai de Kaboul, de nombreux pays ont déjà mis fin à leurs opérations d’évacuation. C’est le cas notamment de l’Espagne, de l’Australie, de l’Allemagne, du Canada, ou encore de l’Italie dont le dernier avion s’est posé ce samedi à Rome. Avec près de 5 000 ressortissants afghans évacués, elle est le pays de l’Union européenne qui a permis le départ du plus grand nombre de personnes.

Le Royaume-Uni a annoncé ce samedi également la fin de son opération d’évacuation, en précisant qu’un petit nombre de civils afghans pourraient encore embarquer dans les tous derniers avions transportant le personnel diplomatique et militaire. Londres indique avoir évacué plus de 14 500 personnes, mais reconnaît n’avoir pas pu exfiltrer tout le monde : quelque 150 ressortissants britanniques et environ un millier d’Afghans n’ont pas pu bénéficier de l’opération.

La France discute avec les talibans

Depuis l’Irak, où il participe à une conférence régionale, le président français Emmanuel Macron a quant à lui indiqué que le pont aérien mis en place par la France, et qui a pris fin vendredi 27 août, a permis l’évacuation de 2 834 personnes. Dans le détail, 142 Français, 17 Européens et plus de 2 600 Afghans menacés ont été évacués du pays depuis le 17 août, a précisé le chef de l’État français lors d’une conférence de presse. Ces évacuations ont eu lieu grâce à « une quinzaine de vols » à travers les Émirats arabes unis, a-t-il encore indiqué.

Paris ne communique pas sur le nombre de personnes figurants sur ses listes et qui restent bloquées en Afghanistan. Mais Emmanuel Macron a confirmé que des discussions étaient actuellement en cours avec les talibans, notamment dans le but de permettre des évacuations au-delà de la date butoir du 31 août et du départ des derniers soldats américains.

Pour cela, la France compte sur l’aide du Qatar qui, grâce à ses bonnes relations avec les talibans, « a la possibilité d’aménager des opérations de pont aérien ou de réouverture de certaines lignes aériennes », a ajouté le président français, qui a d’ailleurs profité du sommet de Bagdad pour un aparté avec l’émir du Qatar sur ce sujet. Cela « permettrait des opérations d’évacuation ciblées », « dans un cadre négocié avec les talibans » et sécurisé par eux, a-t-il poursuivi.

Le désespoir monte

Parmi les personnes qui ne pourront-être évacuées dans les prochains jours, certains sont des anciens auxiliaires ou interprètes de l’armée française. Face au temps qui passe et à l’impossibilité de sortir du pays par l’aéroport, ils envisagent donc d’autres solutions. Et notamment de franchir clandestinement les frontières des pays limitrophes.

« Ils sont complètement déçus et désespérés. Ils ont envoyé de nombreux messages à toutes les adresses communiquées par l’ambassade de France, mais personne ne leur a répondu, rapporte Adel Abdul Raziq, président de l’Association des anciens auxiliaires afghans. Je demande à l’État français de trouver une solution, de sauver la vie de ceux qui se trouvent en Afghanistan et celle de leurs familles. »

Il suffit d’ailleurs de se déplacer dans la ville pour être alpagué à chaque coin de rue par des gens qui ont en fait les visages du désespoir, de la résignation, de la colère pour certains, indique à RFI Cyril Payenenvoyé spécial de France 24 à Kaboul. Des milliers d’Afghans qui sont laissés derrière, et qui comprennent depuis ce dimanche 29 août qu’ils ne feront pas partie de ce pont aérien géant qui s’est mis en branle depuis quelques jours, et qui sont abandonnés, en dépit, pour beaucoup, d’avoir des documents qui les rendent totalement éligibles d’être accueillis par l’Amérique, la France, l‘Occident en général.

En Italie, la répartition des réfugiés s’organise 

Dans un premier temps, les ressortissants afghans évacués seront tous hébergés dans des structures provisoires où les plus de 12 ans pourront se faire vacciner contre le Covid-19. Ils seront ensuite répartis du nord au sud du pays dans de petits centres d’accueil. Ceux-ci prendront en charge au maximum 15 personnes, soit environ trois anciens collaborateurs et leur famille respective.

Au fil des prochains mois, d’autres initiatives devraient voir le jour. Par exemple la mise à disposition de logements autonomes dans des villages dépeuplés. Dans l’ensemble, le pays fait preuve de grande solidarité. Mais la Ligue de Salvini et, surtout, le parti de droite le plus extrémiste, Fratelli d’Italia, estiment qu’il faut freiner l’accueil. Ce samedi, la cheffe de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, a d’ailleurs rencontré le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en visite privée à Rome, où ils ont discuté de la « nécessité de ne pas faire porter tout le poids de la migration aux pays européens ».

(Avec RFI)

 

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