Depuis la déclaration du premier cas de la pandémie du coronavirus en mars 2020 en Guinée, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à travers sa représentation nationale en collaboration avec les autres agences du système des Nations Unies, les partenaires bilatéraux et multilatéraux, les ONG ainsi que les organisations à base communautaire se mobilisent pour soutenir le plan national de riposte mise en place par les autorités guinéennes. Mais, que fait-elle réellement sur le terrain ? En conférence de presse ce vendredi 27 août 2021, le représentant résident de l’institution en Guinée a largement détaillé leur apport pendant cette riposte, notamment en termes de prévention, de surveillance, de traitement et de la logistique, a constaté Laguinee.info à travers deux de ses journalistes.
Dans sa communication, le professeur Georges Alfred Kizerbo, représentant de l’OMS en Guinée a commencé d’abord par souligner que son institution a avant tout un rôle normatif. Dans cette optique, ajoute-t-il, « elle produit des directives, des normes, des protocoles, des approches pour aider les États membres. Et, ces directives sont fondées sur des bases factuelles et sur les meilleures connaissances disponibles. Donc, notre rôle a été d’abord d’apporter des directives dans tous les domaines de la riposte. Que ça soit la prise en charge des malades, quels sont les protocoles qu’il faut appliquer, que ça soit dans la prévention. Dans la surveillance épidémiologique par exemple le suivi des contacts, quelles sont les méthodes qu’il faut appliquer. Pour le laboratoire, quels sont les tests qu’il faut utiliser, quels sont les algorithmes de diagnostic. Donc, il y a cet aspect normatif », a précisé le professeur Georges Alfred Ki-zerbo.
Sur le plan technique, ce haut cadre onusien a indiqué que l’OMS a accompagné la Guinée dans tous les piliers de la riposte liés à la pandémie. C’est par exemple, « les modèles de coordination qu’il faut mettre en place, les modèles de décentralisation, les modèles de rapportage, quels sont les formats pour rapporter et mieux analyser l’information qu’on collecte. Sur la prise en charge aussi, nous avons beaucoup contribué en supportant des équipes pour les soins intensifs en particulier lorsque le centre était basé à Donka; nous avions mis à la disposition de l’ANSS et du ministère des experts dans le domaine des soins intensifs des maladies respiratoires et d’autres spécialités qui ont permis de réduire le taux de mortalité. Ce qui fait que le taux de mortalité de la Guinée a été considéré comme l’un des plus bas de la sous région », a laissé entendre le professeur Georges Alfred Ki-zerbo.
A en croire notre interlocuteur, le plan de la logistique aussi n’a pas fait exception. Professeur Ki-zerbo a fait savoir que l’OMS a « aidé la Guinée à travers une plate-forme qui aide au niveau global à centraliser les commandes et à suivre un peu au niveau international l’arrivée des masques, des matériaux de protection, de gels et tout ce qui était nécessaire au moment où nous n’avions pratiquement que les mesures barrières », a-t-il dit.
Pour cette année, le représentant résident de l’OMS en Guinée a laissé entendre que son institution s’est activement impliquée dans la sensibilisation pour rassurer la population par rapport au vaccin. Pour cela, indique t-il, « l’OMS a aidé la Guinée à élaborer un plan d’introduction des vaccins. A calculer un peu le nombre de dose qu’il faudrait pour couvrir une bonne proportion de la population, a aidé aussi à avoir comment est-ce qu’on peut rassurer la population en particulier en suivant les manifestations indésirables qui sont importantes à suivre immédiatement après l’injection; mais, aussi un peu plus sur le long terme. Donc, cela a permis de rassurer un peu la population et d’encadrer le personnel de santé. Un élément aussi important, c’est la création de la demande. Avec d’autres agences comme l’UNICEF, avec d’autres ONG, nous sommes en train de sensibiliser la population à surmonter les hésitations. Il est heureux de constater aujourd’hui qu’il y a un engouement dans beaucoup de communautés pour la vaccination. Ça peut aussi être dû à l’imposition du pass sanitaire. Mais, il y a aussi une meilleure compréhension de la population, parce qu’il y a la troisième vague qui effraye avec plus de cas de morts en 2021 par rapport à 2020 », a conclu le professeur Georges Alfred Ki-zerbo, représentant résident de l’OMS en Guinée.
Ibrahima Sory Diallo et Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info