La troisième vague de la pandémie du Coronavirus avec la présence des nouveaux variants devient de plus en plus virulente et dévastatrice dans beaucoup de pays. Face à cette situation catastrophique, certains pays envisagent la possibilité d’administration d’une troisième dose de vaccin contre la maladie pour les personnes âgées. Pour le représentant résident de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en Guinée, c’est une approche qui existe dans les programmes de vaccination, mais qui n’a pas été pour le moment mise en œuvre pour une question d’éthique et d’équité de l’accès au vaccin. Il l’a dit à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée au siège de la représentation nationale ce vendredi, 27 août 2021, a constaté Laguinee.info à travers deux de ses journalistes.
Selon le professeur Georges Alfred Ki-zerbo, la justification de l’administration de la troisième dose pour les personnes âgées dans les pays qui l’envisage a pour objectif de renforcer le niveau d’immunité de ces personnes de troisième âge. car, dit-il, les deux doses pourraient ne pas suffire pour leur organisme.
« Après administration des deux doses, sur certains terrains comme des personnes du troisième âge et il y en a beaucoup en Europe, en Amérique du Nord, les anticorps qui sont développés après ces deux doses, ne durent pas très longtemps. Après quelques mois, il se peut que la personne n’arrive pas à maintenir un niveau d’immunité suffisante pour se protéger. Donc, c’est ça la base scientifique. C’est d’administrer peut-être une troisième dose pour remonter le taux des anticorps dans l’organisme de ces personnes âgées qui ont d’autres maladies qui sont fragiles. Donc, ça peut se comprendre au plan scientifique et ça existe dans les programmes de vaccination. On sait que parfois, il faut des doses de rappel pour remonter un peu l’immunité », a fait savoir le représentant de l’OMS en Guinée.
Mais, aux dires de notre interlocuteur, la question qui se pose, c’est un peu une question d’éthique. C’est-à-dire comment combiner ça avec le manque d’accès au vaccin, même pour les premières doses dans beaucoup de pays. A l’en croire « un appel a été lancé dans ce sens par le Directeur général de l’OMS et d’autres organisations internationales, et beaucoup d’activistes, des militants pour l’équité vaccinale pour dire que ces personnes fragiles dans les pays du Nord ont le droit à la protection; mais, des populations entières dans d’autres pays ont aussi le droit. Certains sont allés même jusqu’à demander de repousser la mise en œuvre de cette mesure jusqu’à ce que suffisamment de personnes dans le monde aient pu avoir au moins une dose. Donc, c’est un débat qui est en cours actuellement et c’est un débat qui est éthique, qui est aussi autour de l’équité », a laissé entendre le professeur Georges Alfred Ki-zerbo, représentant résident de l’OMS en Guinée.
Ibrahima Sory Diallo et Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info