Pendant longtemps une certaine opinion était distillée ci et là que sans la Guinée, les Sénégalais auraient « certainement » déménagé de leur pays. De la fermeture de la frontière à sa réouverture, les idées sont de plus en plus claires et révèlent le caractère interdépendant qui gouverne la conduite des États. Toutefois, cette réouverture, en se fondant sur les faits, semble être plus sollicitée d’un côté que de l’autre.
À la fermeture spontanée de la frontière Guinée-Sénégal, des guinéens ont vu en cette mesure, une décision mal inspirée. Certains ont même estimé que c’était juste pour faire mal à une « certaine catégorie de guinéens » ! Avec le temps, tous les guinéens semblent subir les conséquences de la mesure. Mieux, le trésor public en paie aussi les frais ! Les caisses sont vides et l’Etat doit faire face à un minimum d’obligations surtout envers ces hommes. Où alors trouver l’argent ? Les recettes !
C’est d’ailleurs pour cette raison que les autorités guinéennes se sont lancées dans une véritable campagne de séduction des autorités sénégalaises en procédant à la ratification (un dimanche) par le parlement guinéen de l’accord signé entre les exécutifs des deux pays. La Guinée montre ainsi son intérêt à réouvrir rapidement la frontière car, en vérité, elle constitue une entrée énorme financière pour le trésor public.
Plusieurs jours passés, les autorités guinéennes continuent d’attendre que les Sénégalais réagissent. C’est d’ailleurs ce que dit Aladji Cellou : Réouverture frontière Guinée-Sénégal : « nous attendons nos amis sénégalais »
Et pendant ce temps, les « amis » Sénégalais sont occupés à autre chose. Cela ne semble pas être leur priorité ! Les Sénégalais sont-ils dans la perspective de faire réaliser au régime d’Alpha CONDE l’interdépendance entre les États, elle-même, consécutive à la mondialisation ? Veulent-ils, dans un contexte de crise où la Guinée a besoin de renflouer ses caisses, faire payer au régime d’Alpha CONSE sa décision mal inspirée ? En tout état de cause, les Sénégalais se sont faits respectés en ne se précipitant pas à ratifier l’accord. Car le faire aurait suscité une autre lecture.
À ce stade de l’analyse, on peut aisément comprendre qui du Sénégal ou de la Guinée serait demandeur de la réouverture de la frontière ?Certainement le pays qui en souffrirait plus ! Est-ce le Sénégal ou la Guinée ? La réponse à cette interrogation se trouve dans la posture adoptée par les uns et les autres dans la ratification rapide ou non de l’accord signé des exécutifs des deux pays.
Fodé BALDE