samedi, novembre 23, 2024
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Semi-liberté pour les cadres de l’UFDG : « C’est une diversion qui n’aura pas d’effets…» (parti)

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Après neuf mois de détention à la Maison Centrale de Conakry, quatre responsables de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée ( UFDG) ont bénéficié dans la soirée d’hier, vendredi 16 juillet, d’une semi-liberté conditionnelle pour des raisons de santé. Il s’agit de Chérif Bah, Abdoulaye Bah, Ousmane Gaoual et Cellou Baldé. Ces proches collaborateurs de Cellou Dalein Diallo ont regagné leurs familles respectives ce samedi matin. Mais, pour le coordinateur adjoint de la cellule de communication du parti, sa formation politique ne doit pas crier victoire, parce que dit-il, certains membres de l’ANAD et plusieurs autres militants sont toujours en détention. Joachim Baba Millimono l’a dit à l’occasion d’un entretien qu’il a accordé à un journaliste de Laguinee.info au lendemain de leur libération.

« Après les avoir enfermés pendant neuf mois sans jugement, alors qu’ils étaient accusés de fabrication d’armes de guerre, des charges qui ont été requalifiées de manière fantaisiste et dans cette détention, certains ont perdu leurs vies, d’autres sont tombés malades et d’autres encore se sont vus les maladies sérieusement aggravées. Dans ce contexte, vous vous rappeler qu’il y a quelques jours que Kéamou Bogola Haba a été arrêté avec Thierno Yaya, Bogola a été placé hier sous mandat de dépôt et au même moment on libère certains. On a comme l’impression qu’on libère une partie et on trouve des remplaçants de l’autre. Deuxième analyse, ces gens qui sont libérés, il y a longtemps que nous attendions ça. D’abord, parce qu’ils sont malades et qu’ils avaient besoin de bénéficier de soins dans des milieux adéquats. En plus, parce qu’ils sont des innocents. On les a gardé en détention pendant neuf mois sans jugement, que ces gens aujourd’hui retrouvent leur liberté fût t’elle conditionnelle, humainement parlant, il y’a de quoi à se réjouir parce qu’ils retrouvent une chaleur familiale dans laquelle ils vont pouvoir se soigner, ce qui est propice tout à fait aux soins, mais, dans un cadre général, nous n’avons pas à nous réjouir », a-t-il dit.

C’est pourquoi, ajoute Joachim Baba Millimono, « nous sommes d’ailleurs tristes parce qu’on ne peut pas libérer une partie et les remplacer par d’autres. En chassant qu’il y a  encore des dizaines qui sont en prison, on ne peut pas se réjouir de leur libération parce que ce sont des détenus, ce n’est pas un cadeau. Cette liberté, ce n’est pas un cadeau qu’on leur a fait, c’est un droit qui leur est rendu. C’est un droit, on leur a fait du tort alors qu’aujourd’hui c’est un début de réparation. A mon avis, il est important que nous sachions qu’on a pas à danser, qu’on a pas à jubiler pour cette libération, nous pouvons par contre se réjouir pour eux-mêmes et pour leurs familles parce que là ils vont pouvoir se soigner convenablement », déclare le responsable adjoint de la communication de l’UFDG.

Notre interlocuteur estime d’ailleurs que cette semi-liberté n’est qu’une simple « diversion » qui ne changera pas leur position initiale, car tous les détenus sont sur les mêmes pieds d’égalité à leurs yeux. « C’est une diversion. Après avoir arrêté le responsable de communication de l’ANAD, Kéamou Bogola Haba, on libère les quatre malades. C’est une diversion qui n’aura pas d’effets, parce que nous restons sur notre position. Il n’y a pas de détenus V.I.P, il n’y a pas de détenus simples, ils valent tous la même chose. Alors aussi longtemps qu’il y aura un seul otage, nous resterons sur notre position. Si Alpha Condé veut comme certains le disent décrisper la situation, il sait quoi faire », a indiqué Joachim Baba Millimono.

Aux dires du responsable adjoint de la cellule de communication de l’UFDG, la reprise annoncée des manifestations par son parti reste toujours maintenue. « Absolument, nous nous reculerons pas d’un iota aussi longtemps qu’on aura des détenus en prison, aussi longtemps que notre siège et locaux soient fermés, aussi longtemps que l’interdiction d’aller et de venir pèsera sur le président Cellou Dalein Diallo, les membres de sa famille et ses collaborateurs. Nous avons ces exigences là qui sont non négociables, nous avons dit que nous interdisons de tout commentaire sur la question de dialogue. Donc, cette semi-liberté accordée à nos cadres et responsables ne changera rien la donne », a conclu Joachim Baba Millimono.

Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info

Tél. : (00224) 621 28 03 88

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