dimanche, novembre 24, 2024
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Elu président de l’URTELGUI, Aboubacar Camara se confie : « le premier défi de notre bureau, c’est…»

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Jusqu’ici à la tête de l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI) par intérim, Aboubacar Camara est désormais officiellement le président de cette association de presse privée. Ce jeudi, 1er juillet 2021 qui marque le lendemain de son élection, il s’est confié à Laguinee.info. L’occasion a été pour lui d’aborder plusieurs points dont les défis qu’il compte relever, rapporte le journaliste qui l’a interviewé.

D’après monsieur Camara, les médias privés guinéens ont un problème de ressources financières. Une situation qui, ajoute-t-il, s’explique par la rareté de la publicité. Mais, il se dit décidé à inverser cette tendance.

« C’est cette situation qui prévaut aujourd’hui sur les médias audiovisuels privés, c’est-à-dire le manque criard de la culture de publicité en République de Guinée, parce que les sources de revenus d’un média c’est en grande partie la publicité. Mais il se trouve qu’en Guinée cette ressource est très rare parce que la culture n’existe pas. Donc en plus de cette rareté de publicité, le Coronavirus est venu s’imposer aussi dans la danse, ce qui fait que le peu des sociétés qui communiquaient avant, ne communiquent plus. Donc, ça c’est complètement un problème en ce qui concerne les finances de ces médias. Toute cette situation fait aujourd’hui que nous connaissons de façon de faire qui justement joue négativement sur le rendu même qui est le travail. Donc, le premier défi de notre bureau, c’est d’abord attirer encore de plus l’attention des autorités vis-à-vis de cette situation et en plus les partenaires au développement, parce que la situation a fait qu’aujourd’hui on a deux médias qui ont fermé, radio et télé. Donc si la situation devrait rester à l’état, je crois qu’il y a beaucoup d’autres qui sont sur la liste de départ. C’est ce qui n’est pas normal pour notre démocratie, pour notre pays », a-t-il expliqué.

Poursuivant, l’interlocuteur a reconnu que l’une des raisons du faible revenu des médias privés est due à une négligence. Il a rappelé comme exemple le non suivi d’un certain nombre de propositions destinées à l’assemblée nationale.

« Nous avions fait des propositions mais je crois qu’on n’avait pas suivi les voies qu’il fallait, parce qu’il faut qu’on approche les députés pour permettre justement à ce que ces lois soient prises en compte. C’est par exemple qu’il ait des taxes sur les importations des téléphones, des télévisions ou en tout cas tous les appareils qui entrent dans la consommation de nos produits, c’est-à-dire les informations », a-t-il dit.

L’autre sujet sur lequel le nouveau président officiel de l’URTELGUI s’est prononcé, c’est la disponibilité de la subvention annuelle de l’Etat aux médias privés du pays. Même s’il salue cet appui financier, il le trouve peu par rapport aux dépenses qu’ont les organes destinataires.« Quand vous prenez les autres pays de la sous région ou même les pays limitrophes dont le Mali, la Côte d’ivoire et le Sénégal, la subvention que les États accordent aux différentes associations de presse est considérable. Pour la Guinée, nous ne disons pas qu’il n’y a pas eu d’efforts. Il y a eu des efforts. Par exemple, nous avons assisté à la diminution considérable des redevances que nous payons à l’ARPT au titre de la location des fréquences. Ce sont des efforts qui sont en train d’être consentis, mais il est important d’aller en crescendo vers l’évolution dans ce sens. Cette subvention qu’on donne, cette année c’est 3 milliards et quelques y compris la maison de la presse et quand vous partagez ça, peut-être une radio peut se retrouver avec 15 millions. Donc, vous imaginez. Déjà nous quand vous prenez les dépenses mensuelles, ça dépasse de loin les 15 ou 20 millions par mois. Donc, cela veut dire que la subvention qu’on nous donne ça ne peut que couvrir une petite partie des charges d’un seul mois d’exercice dans les médias », a fait savoir Aboubacar Camara.

Pour ce qui est de la répartition de cette subvention, elle sera soumise à un certain nombre de critères. Donc, c’est en fonction de ces critères que chaque média concerné aura sa part.

Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info

Tel (00224) 621 28 03 88

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