C’est un ouf de soulagement pour la patiente. Malade depuis 20 ans, elle a bénéficié d’une prise en charge de la part de l’ONG dénommée » Espoir de Vie ». Ce geste humanitaire en sa faveur est parti d’une rencontre tenue par ladite ONG. Le but était de discuter d’un projet de création d’une association des veuves musulmanes et chrétiennes. Au cours de la rencontre, l’état de santé de la femme a attiré l’attention du président de l’entité organisatrice. Donc, ce dernier a décidé de lui venir en aide, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé à N’Zérékoré.
La femme prise en charge s’appelle Sory Binta Diallo. Elle a déjà commencé à suivre le traitement dans une clinique de N’Zérékoré. Cette opportunité s’est offerte à elle suite à une rencontre que l’ONG Espoir de Vie avait initiée.
« Ma vision était de mettre en place une association de 100 veuves chrétiennes et 100 veuves musulmanes pour finaliser un projet, et c’est ce que je suis en train de faire. Et je vais le réaliser parce que quand je dis une chose, je le fais. Dieu me donne des moyens pour réaliser. Je viens d’un village où on nous a donné 10 hectares de forêts pour réaliser une ferme, pour réaliser le maraîcher pour amener nos mamans à travailler. Ça va permettre d’être ensemble pour réaliser beaucoup de projets. Donc du coup à la réunion, je découvre une femme, pour la première rencontre, elle a le goitre. Je l’interpelle, et je suis touché. Je lui demande depuis combien de temps vous aviez ça, elle me dit depuis plus de 20 ans. Je l’ai appelée et je lui dis, je veux t’aider à opérer ça. Après, j’ai rencontré la présidente des femmes musulmanes, je leur ai promis de faire la prise en charge de cette femme. Donc on l’a expédiée dans une clinique. Après la clinique Huguette m’a parlé de N’zao. On l’a envoyé à N’zao. On décide de l’opérer, elle accepte. Et le jour arrivé, les gens vont lui dire « tu sais il y a trop de nerfs autour de ton cou? Donc si on t’opère, on va te tuer ». Vers la fin, elle va accepter d’être opérée. On a mis de l’argent et le travail a été fait. Lorsque je suis parti, on m’a montré le goitre de 3 kilogrammes. Alors je me suis dis, j’ai été envoyé par Dieu pour sauver cette dame. Les gens ont expliqué qu’elle devait mourir d’une crise cardiaque. Donc, on a passé tous les examens. C’est pourquoi l’ONG s’appelle Espoir de Vie. Partout où nous passons, on vient en aide aux gens. Mon combat, c’est de voir les gens heureux », témoigne Joël Krasso, président fondateur de ladite ONG.
Ce n’est pas la première fois que cette ONG vole au secours d’une personne démunie. Le président n’a pas manqué de le rappeler.
« Quand je suis venu, j’ai été confronté à une première situation. C’était une jeune fille dont le mari est mort pendant qu’elle avait une grossesse de 3 mois. Cette rencontre s’est faite dans une église où je suis parti rendre visite. Elle était au terme de sa grossesse. On m’a parlé d’elle. Son histoire m’a impressionné. Elle est veuve et l’enfant qui vient de naître est orphelin. Alors, j’ai acheté tout ce que je pouvais acheter et je lui ai donné 200.000 francs guinéens. Pendant sa grossesse, elle a eu de la maltraitance. Elle ne s’alimentait pas bien, elle vivait des mangues. Il fallait toucher de près le problème. Je suis allé à la maison, j’ai vu des conditions et tout ça. Deux jours après, je vais à sa rencontre, on a l’impression qu’elle n’est plus là avec l’enfant. On l’a appelé et elle a dit qu’elle a déménagé et elle est partie ailleurs. On va la trouver dans des conditions terribles. Elle passait la nuit sur le sol avec un nouveau-né de 5 jours. J’étais trop choqué. On sentait qu’elle avait un problème. Je lui pose demande qu’est-ce qui se passe, elle me dit qu’on nous a chassé de la maison. D’abord je ne croyais pas, je ne croyais pas si on pouvait chasser un nouveau-né avec sa mère. Et elle nous a confié qu’elle a été chassée par sa belle-mère. Donc après tout, j’ai acheté un matelas, une moustiquaire, j’ai fait tout le nécessaire pour cette fille et son enfant en achetant un sac de riz et tout. Un jour, je rentre d’une activité. A mon retour, je viens trouver cette femme agonisante sur la terrasse de sa maison. Ses seins étaient infectés. Il y avait des plaies. Avec ces plaies, elle ne pouvait pas nourrir son enfant. Cela faisait 3 jours que l’enfant ne tétait pas. Donc, je l’ai récupérée et je l’ai envoyée à la pharmacie pour ses soins. Après tout, l’enfant a aujourd’hui 3 mois. Il vit sous ma charge. Et cette fille, j’ouvre le restaurant, elle fera partie des travailleurs », a ajouté Joël Krasso.
Quant à Sory Binta Diallo, elle est comblée de joie et de reconnaissance.
« Je suis très contente. La joie me dépasse. Je ne sais pas quoi dire à monsieur Joël Krasso et à son ONG. Car ils viennent de me sauver la vie. Aujourd’hui, je me sens très bien. Depuis l’âge de 25 ans, j’ai cette maladie », a témoigné la patiente.
L’ONG compte s’investir aussi dans l’éducation de la jeunesse africaine.
Jean Victor Mamy pour Laguinee.info