Plusieurs jeunes de la préfecture de Macenta dénoncent les résultats du processus de recrutement d’enquêteurs. Ils ont postulé pour être recrutés comme agents opérateurs sur le terrain. Leur travail consistait à collecter les données statistiques de l’agriculture et de l’élevage à l’intérieur du pays; mais, contre toute attente, aucun postulant n’a été appelé a appris Laguinee.info à travers son correspondant basé dans la région.

Selon nos informations, à peu près 200 candidats ont postulé à ce concours de recrutement. Mais, aucun d’entre eux n’a été retenu pour la réalisation de ce projet national. Les jeunes accusent les autorités en charge du recrutement d’avoir pris des jeunes à Conakry à leur place. Ils ne comptent pas baisser les bras jusqu’à ce que « justice » soit rendue. Des manifestations sont envisagées pour protester, dans les jours à venir, contre ces résultats  »fabriqués » de toutes pièces.

« C’est un appel d’offres; mais, le recrutement est préfectoral. Ici à Macenta, il y a eu plus de 200 postulants. Ce qui est marrant dans cette affaire, aucun parmi les 200 jeunes n’a été retenu. A notre grande surprise, nous avons appris que des jeunes venus de Conakry, sont en train de suivre la formation à Guéckédou ensuite, venir faire le travail à Macenta. Donc, ça a suscité la colère des jeunes qui ont voulu manifester. Mais, nous partons d’abord pacifiquement. Nous sommes même en train de distribuer la déclaration chez les autorités de la place pour les avertir afin qu’ils prennent des dispositions, sinon ça risque de dégénérer. S’il n’y a pas de suite favorable, les jeunes qui ont été recrutés ailleurs ne vont pas travailler ici à Macenta. On n’est pas d’accord, nous n’allons pas accepter », a laissé entendre Antoine Béavogui, l’un des jeunes.

Le directeur préfectoral de l’agriculture de Macenta, interrogé par Laguinee.info sur cette situation a confirmé cette information. Aux dires de Alphonse Koundouno, la liste des jeunes qu’il a reçu est venue de Conakry. «En réalité, ceux qui se sont plaints ont raison. Nous avons reçu plus de 200 demandes que nous avons toutes acheminées à Nzérékoré, au niveau régional. De là, on les a acheminés vers Conakry. Donc, c’est à partir de Conakry que le choix a été fait. Nous-même, nous avons été étonnés de voir des noms des gens qui n’ont pas déposé leurs dossiers à notre niveau. C’est un programme gouvernemental, piloté par 6 départements que sont : Economie et des Finances, Budget, Administration du territoire, Pêche et Aquaculture, Plan et Agriculture. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais les jeunes ont raison. Les gens ont été parachutés sans que les dossiers ne passent dans nos mains. Peut-être qu’il y a eu des recommandations de principe, qu’il fallait ressortir. Quand le problème a eu lieu, moi je suis allé voir l’autorité préfectorale pour lui tenir au courant qu’il y a eu près de 200 jeunes qui ont postulé à Macenta. Parmi ces postulants, il n’y a eu que 3 retenus et tous les autres sont venus de Conakry qui ne sont pas passés par notre registre. Les responsables au niveau préfectoral se sont chargés de remonter l’information à qui de droit», a confié Alphonse Koundouno, directeur préfectoral de l’agriculture de Macenta.

Le directeur préfectoral de l’agriculture et de l’élevage, a appelé les citoyens de Macenta à garder la patience et la sérénité « Par la suite, nous avons appris qu’on cherche juste 800 personnes dans tout le pays, plus 80 superviseurs. Ce qui veut dire qu’à Macenta il y aura 20 enquêteurs, et deux chefs d’équipes qui vont superviser le travail. Mais ce qu’il faut retenir, quoi qu’il en soit, tout le monde ne pouvait pas être retenu. Plusieurs personnes peuvent postuler mais si on a besoin que de 20 personnes, on ne peut rien surtout qu’il y a eu des évaluations ici. Un avis de recrutement, c’est sur la base des compétences. Donc, si on n’est pas admis à un test, ce n’est pas la fin de la vie. S’ils ont des compétences requises pour faire le travail, ils seront recrutés pour une autre fois, mais pour le moment, je crois qu’il n’est pas nécessaire de s’agiter jusqu’à un certain niveau. Ma propre fille était dedans mais elle n’a pas été retenue. C’est une activité importante qu’on ne doit pas empêcher parce qu’on n’a pas été recruté », a conclu le directeur préfectoral de l’agriculture de Macenta.

Jean Victor Mamy pour Laguinee.info