samedi, octobre 5, 2024
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Décès d’une femme en grossesse à l’hôpital de Kankan: l’acte qualifié en « homicide involontaire » (procureur) 

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L’affaire avait suscité une grosse colère tant à Kankan que partout dans le pays. Il y a quelques semaines de cela, une femme enceinte mourrait à l’hôpital régional de Kankan par manque d’assistance. L’infirmière trouvée sur place avait refusé de s’occuper d’elle parce que la somme d’argent demandée en échange de tout soin, n’avait pas été payée. Ce jeudi 15 juin 2021, le procureur du tribunal de première instance de Kankan s’est prononcé sur cet état de fait. Il confirme la version selon laquelle la victime a perdu la vie par manque d’assistance médicale, mais qualifie le décès en « homicide involontaire », a appris Laguinee.info à travers sa correspondante basée à Kankan.

« Il s’est révélé que ce jour, la défunte Mariama Kandé est venue à l’hôpital en état de grossesse avancée.  Ils ont découvert que la grossesse n’était plus en état d’évoluer. Donc il fallait nécessairement procéder à l’expulsion du fœtus sans vie du corps de Madame Mariam Kandé, et conséquemment procéder aux traitements subséquents qui s’imposaient. Malheureusement dans les tracasseries liées aux frais de traitement, cette dame est morte tout simplement parce que la sage femme qui était de service a demandé à ses parents de payer la somme de 700 milles francs guinéens. Chose que la famille n’a pas pu payer et le service de l’hôpital ne s’est donc pas occupé de la patiente jusqu’à ce qu’elle ait rendu l’âme », a déclaré Aly Touré, procureur du tribunal de première instance de Kankan.

Dans cette affaire désormais dite « homicide involontaire », ce n’est pas que seulement l’infirmière de garde le soir où la victime avait été admise à l’hôpital, qui est inculpée. Deux autres individus, dont le gynécologue du service de la maternité de l’hôpital régional de Kankan, le sont également.
« Suite à son audition, le juge a constaté que les faits étaient suffisamment graves à son endroit et qu’il y avait des charges de nature à motiver son inculpation pour des faits d’homicide involontaire. Parce que tout simplement  Docteur Kaba était le médecin gynécologue de la semaine au cours de laquelle, cet incident malheureux a eu lieu. Il était absent de son poste alors qu’il n’était pas permissionnaire », a-t-il expliqué le procureur.

A date, l’un des trois inculpés a été libéré par nécessité. Mais les accusations contre lui tiennent toujours.

« Dès après son inculpation et sa détention à la maison centrale, on nous a fait savoir qu’il y avait plus de médecins gynécologues à la maternité de l’hôpital régional. On a donc été confronté à un problème. Et donc le collège des médecins de l’hôpital en rapport avec le gouverneur, a saisi le parquet par rapport à cette doléance. Il fallait donc par humanisme, libérer Docteur Kaba pour aller assurer la permanence jusqu’à ce que la maternité de l’hôpital régional de Kankan soit pourvue d’un spécialiste gynécologue », a précisé Aly Touré.

Si les charges retenues contre les trois présumés pour homicide involontaire s’avèrent vraies, ces derniers risquent d’un à 5 ans d’emprisonnement ferme. Pour ce qui est du procès, il sera ouvert le 13 juillet 2021.

Mariame Siré Traoré pour Laguinee.info

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