En ce jour marquant l’an 58 de l’Union Africaine (UA), un de nos reporters est allé à la rencontre de quelques citoyens. Les avis de ces derniers sur la plus grande organisation du continent divergent. Certains d’entre eux pensent qu’elle joue pleinement son rôle mais d’autres, par contre, la considèrent comme une source de dictature dans ses Etats membres, a appris Laguinee.info à travers un de ses journalistes.Mamadou Aliou Touré, un jeune rencontré dans un bar café du quartier Dixinn, pense que l’UA est une organisation aux ordres de l’occident. « Tout ce que les occidentaux disent à l’Union Africaine de faire, elle le fait. C’est ce qui empêche le bon fonctionnement de l’institution. Elle n’est pas du tout indépendante. Prenons par exemple les États-unis d’Amérique. Lorsque Donald Trump voulait forcer son deuxième mandat, il n’a pas pu. Ce sont les institutions qui lui avaient donné un ultimatum. Finalement il a cédé. Pourquoi? Parceque Trump ne faisait plus l’affaire de Etats-Unis. Maintenant là-bas on parle de deuxième mandat. En Afrique, jusqu’à maintenant, on a du mal à limiter le mandat présidentiel. Sans aller trop loin, prenons le cas de la Guinée. C’est l’Union Africaine qui devait tapper sur la table pour empêcher le troisième mandat d’Alpha Condé. Mais qu’est-ce qu’elle a fait ? Rien! Donc l’Union Africaine ne fonctionne pas du tout », dit-il.Aboubacar Bangoura, lui n’a pas la même perception de l’Union Africaine. Il estime plutôt que celle-ci: « joue pleinement son rôle. Il fut un certain moment où continent était assiégé par la rébellion. Mais aujourd’hui est-ce qu’on entend parler aujourd’hui de rébellion en Afrique? Non! Je sais que, actuellement, elle s’accentue dans la lutte contre le terrorisme. Donc même s’il reste encore à faire, quand même je suis pour les démarches de l’Union Africaine ».Comme le premier intervenant, Thierno Amadou Diallo qualifie l’UA d’une organisation qui existe: « pour imposer des dictatures sur les pauvres populations africaines. Mais je me pose la question de savoir, de sa création à nos jours, qu’est-ce qu’elle a fait pour le développement de d’Afrique? Mais rien! C’est son incapacité qui a fait que plus d’une vingtaine des présidents africains sont assassinés alors qu’ils exerçaient le pouvoir. Par la complicité des occidentaux, le président congolais Patrick Lumumba, le président Burkinabé Thomas Sankara, le président Libyen Mahamar Kadafi ont été tous assassinés. Ils sont nombreux sans parler des coups d’Etat, de rébellion, de terrorisme. Le cas de la frontière entre la Guinée et le Sénégal ainsi qu’entre la Guinée et la Guinée Bissau, ça fait combien de mois maintenant? Qu’a fait l’Union Africaine dans ça (…). Moi je me dis, c’est une institution qui est voué à l’échec ».Pour Mamadou Alpha Diallo, le principal défaut de l’Afrique, c’est la faiblesse de ses institutions. « Nous les africains, on s’aiment pas d’un. Deuxièmement il faut que nous fassions preuve de patriotisme envers ce continent, troisièmement, tant que nous ne valorisons pas les institutions et que nous valorisons les hommes, elle (UA) ne pourra pas aller en avant. L’ancien président des Etats-unis l’a dit une fois: « l’Afrique a besoin des institutions fortes et non des hommes forts » pour développer le continent. Les africains valorisent les hommes en lieu et place des institutions. Ce sont les dirigeants africains se prennent pour des petits Dieux devant leurs citoyens », indique-t-il.
Depuis sa création en 1963 et le changement de sa dénomination en 2002, l’Union Africaine (UA) a connu la plusieurs présidents. Le mandat de base de la présidence tournante était de six mois avant la modification faite au sommet d’Abuja, l’allongeant à un an. L’organisation dans sa version UA, a eu comme premier président le sud africain Thabo MBeki. Actuellement elle est présidée par le congolais Félix Tshisekedi.
Ibrahima Foulamory Bah pour laguinee.info
Tel.: (00224) 628 80 15 62