Après une audience nourrie de débats, lors du procès en appel de l’activiste Oumar Sylla (Foniké Manguè), à la Cour d’Appel de Conakry, le juge audiencier a décidé un renvoi, pour le 03 juin 2021 pour les plaidoiries et réquisitions. Une décision qui prolonge des ennuis judiciaires pour le responsable de mobilisation et Actions du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a constaté Laguinee.info à travers un de ses reporters.
Sous les yeux du ministère public, Oumar Sylla Foniké ne devrait pas bénéficier d’une décision de libération. Mohamed Kaba estime «qu’il n’y a pas de liberté qui n’est pas assortie de limitation…», avant de poursuivre sa démonstration de la culpabilité du prévenu.
Il démontre que monsieur Sylla aurait regroupé le public autour de lui le jour où les manifestations publiques étaient interdites par les autorités communales de Conakry. Une infraction prévue et punie par l’article 519 du code de procédure pénale.
La défense, à son tour d’argumenter, a rejeté du revers de la main, les charges portées sur son client. Me Mohamed Traoré et ses pairs ont tout simplement démontré lors des débats, le côté populaire de leur client. Ils ont fait savoir qu’il était seul ce jour, et qu’il n’avait participé à aucun attroupement. Il aura été « arbitrairement arrêté et jugé », ont-ils fait savoir.
Après la décision du renvoi de l’audience, les avocats ont affiché leur espoir de voir Foniké Manguè remis en liberté, comme l’a fait Charles Wright, juge au TPI de Dixinn, qui avait décidé d’acquitter l’activiste.
«Notre client retourne malheureusement en prison, c’est un activiste de la société civile qui n’a pas sa place en prison, il est arbitrairement arrêté, il devait être remis en liberté aujourd’hui. Mais qu’à cela ne tienne nous allons continuer à nous battre pour obtenir sa libération dans les meilleurs délais. Nous étions venus dans l’espoir d’en finir totalement avec cette affaire. C’était notre position mais hélas, le parquet a demandé le report du premier dossier, il l’a obtenu, nous nous sommes opposé pour le second, les débats ont eu lieu et finalement la cour dans sa souveraineté a renvoyé au 03 juin pour la suite des débats», a expliqué Me Salifou Béavogui.
«Nous souhaitons sincèrement être en face des magistrats, qui diront le droit, qui ne vont pas accepter que leurs décisions leurs soient dictées, parce que c’est la crainte que nous avons, il faut le reconnaître. Ce genre de dossier a des ramifications inexplicables. Nous aurions souhaité que seule la loi s’applique…», a-t-il expliqué.
Maké Fofana, pour Laguinée.info