dimanche, novembre 24, 2024
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Mauvaise gouvernance, opposants écroués… : un citoyen adresse une lettre ouverte à Alpha Condé 

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A monsieur le président de la République,
Son excellence professeur Alpha Condé
Monsieur le président,
En 2010 les guinéens ont été aux urnes pour confier la destinée du pays aux mains d’un des nôtres, élections au cours desquelles vous avez été déclaré vainqueur. Nous étions partagés entre espoir et joie, confiance et certitude. Vu votre parcours politique partagé entre prison et cachette, refus de participer aux gouvernements d’antan et dénonciation des maux qui gangrenaient ces gouvernements, les tares des dirigeants à cette époque via vos mots et vos actes, nous voyions en vous le messie, celui qui par une baguette magique changerait les comportements anti-démocratiques et les consciences anachroniques qui sévissaient dans le pays.
Excellence monsieur le président,
Durant la première mandature nous étions tous persuadé de votre détermination à remettre le pays sur les rails après les passages de vos prédécesseurs Sékou Touré traité de sanguinaire et de dictateur par certains, même que l’histoire et les écritures nous enseignent tous les contours et pourtours de ses 26 ans de règne, a réussi à nous donner l’indépendance ; Lansana Conté 24 ans de règne a su maintenir la sécurité et la défense du pays, mais aussi réaliser plusieurs infrastructures… le pays pendant ses dernières heures a été dirigé par un clan qui l’a embourbé ; et enfin le minuscule passage du jeune capitaine bouillant Dadis.
Vous avez prêté serment et avez pris les manettes du pays, et vous disiez que vous avez pris la Guinée exactement où le président Sékou Touré l’avait laissée.
Nous étions dans l’attente de notre bonheur parce qu’on y croyait, mais hélas ! Le contraire se dessinait. Nous assistions à une fracture sociale profonde, une division interethnique exponentielle, une clanisation de l’administration et une gestion oligarchique du pays. Notre optimisme faitier se transforma en pessimisme tumoral. Les jours passaient, les années se succédaient, les détournements se multipliaient, l’impunité s’installait, la frustration grandissait, les manifestations devenaient récurrentes et permanentes engendrant des morts ,les organisations de défense de l’homme et certaines institutions internationales dénonçaient les restrictions des droits et libertés fondamentaux … mais toujours le peuple se résignait parce qu’il croyait toujours en vous et pensait que vous étudiiez vos cadres sur lesquels vous seriez dubitatif des performances et qualités, il vous croyait toujours pensant que vous étiez un autochtone-étranger donc cherchant à comprendre l’architecture structurelle et humaine du pays et se disait qu’un mandat était insuffisant pour se faire valoir ou pour présenter un bilan.
Excellence monsieur le président,
En 2015 les guinéens vous refont confiance en vous attribuant leurs voix, toujours avec fierté, ils se disaient que vous pouviez vous rattraper, vous pouviez sanctionner ces cannibales ou prédateurs économiques, restaurer le tissu social profondément laminé, répondre à leurs cris de détresses, pouvoir réaliser toutes vos promesses tenues, épurer le capital humain afin que les bonnes graines soient aux postes qu’il faut pour une guinée meilleure.
Vous avez prêté serment et avez pris la Guinée où vous l’avez exactement laissée en 2010. Fort malheureusement vous avez reconduit quasiment les mêmes ministres aux actes peu catholiques. Perplexes nous sommes restés. Le système est remis en marche, les anciennes habitudes administratives sont reprises. Certaines promesses présidentielles sortent du bourbier notamment le renouvellement discontinu de certains axes routiers de Conakry et de l’intérieur du pays, la construction de certaines infrastructures hospitalières et administratives, la reforme dans le secteur de la défense et de la sécurité, la construction des barrages de kaleta et de souapiti grâce auxquels nous avons permanemment de l’électricité, personne ne peut nier ces acquis même sil faut signaler des coupures sporadiques.
Excellence monsieur le président,
Faites un tour dans la ville, les odeurs pestilentielles ne seront que témoins de l’insalubrité à grande échelle qui mine les coins et recoins de la capitale sans aucune politique claire d’assainissement, les moustiques pullulent partout et les conséquences, je n’ai pas besoin de vous les démontrer.
Dans les marchés, faites un tour excellence monsieur le président, nos mamans y souffrent, mais elles sont obligées de faire avec puisqu’elles n’ont aucune issue, la seule c’est d’y rester afin de faire face aux obligations familiales puisque ne pas avoir de choix c’est bon gré ou mal gré avoir un choix.
La jeunesse, point focal ou central de tout développement s’est retrouvée au chômage et est devenue bon ou mauvais laudateur des politiciens qui font d’elle des pions de propagande, et leur conscience désintégrée est monnayée contre des billets de banque volés ; pourtant vous avez fait d’elle l’une de vos priorité durant vos mandats.
Monsieur le président une grandeur vous caractérise, nous le savons tous mais votre environnement ne serait-il pas rempli d’opportunistes qui, par leur boulimie de gouvernance vous ont poussé à modifier la constitution ? Et vous l’avez accepté. Parlant de cette modification constitutionnelle excellence, d’énormes sacrifices ont été consentis, beaucoup de nos concitoyens en sont morts, dommage non !? Hommage à vous vaillants combattants de la démocratie, vos noms resteront et à jamais inscrits dans les annales de l’histoire guinéenne.
Malgré toutes ces manifestations, vous l’avez modifiée. Une assemblée nationale quasiment monocolore est mise en place au prix du sang, des violences, des handicapés à vie…ils s’y sont installés, ils disent qu’ils représentent le peuple, qu’ils le servent mais en réalité ils se servent, eux et leurs familles. Le ridicule ne tu pas. Ils votent des lois, leurs voix ne sont pas la voie de la vérité et leur présence fait tanguer la bonne marche du pays.
Excellence monsieur le président,
En 2020 les guinéens n’en voulaient plus ; l’évolution du pays était décroissante, pas besoin d’enquête pour le démontrer, les faits prouvent mieux que les paperasses accumulées et les grandes théories marxiennes. La souffrance des guinéens n’a fait qu’empirer, grandissante est l’insécurité avec de nouvelles méthodes. Vous avez forcé et vous y êtes allé sans que vous n’ayez la légitimité et la légalité restait discutable. Vous y êtes allé puisque les élections ne sont qu’une formalité en Afrique et comme le disait ALI BONGO je cite ‘’En Afrique on ne perd pas des élections qu’on organise ’’. Nous avons observé et suivi ces élections, son déroulement. Sans surprise aucune le coup fatal ne laisse personne stupéfait. L’opposition et toute la ribambelle de belles coalitions contestent les résultats avec des preuves que vous avez refusé la confrontation. L’union africaine vous en félicite, certains pays d’Europe en font de même, d’autres restent très prudents jusqu’a aujourd’hui.
Certaines personnes persistent et insistent sur votre défaite, elles deviennent gênantes et une seule et unique solution s’impose : déposez-les au gnouf en attendant que je me repose.
Excellence monsieur le président,
Bon gré mal gré vous êtes le président de la république, un dialogue inclusif et sincère doit s’imposer pour recoller les lambeaux des plaies que la politique nous a laissés, vous devez contribuer à élucider toutes les affaires de détournements à commencer par l’affaire nabayagate, épurer la fonction publique afin de permettre à la jeunesse de s’offrir un minimum d’emploi, des audits dans les régies financières et les ministères ne seraient pas mauvais, partager la prospérité en gouvernant autrement, construire les infrastructures élémentaires au développement, des routes, des usines et sans oublier de mettre les veaux dans les ventres des…
Monsieur le président, ma lettre n’a rien de politique mais juste un chapelet de faits que j’ai observés pour vous mettre au bain de notre vécu quotidien et de la marche du pays.
Espérant que ma lettre vous parviendra et que vous la liriez avec intérêt, veuillez recevoir monsieur le président l’expression de mes sentiments de profond respect.

Perplexe SPIGUI
Citoyen guinéen

 

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