A deux jours de la fête de Ramadan, ça ne se bouscule pas comme d’habitude dans plusieurs ateliers de couture. En cause, la rareté de la clientèle. Comparativement aux années précédentes, beaucoup de couturières jugent la quantité des tenues à coudre en leur possession, peu. C’est ce qui ressort d’un constat fait par un des reporters de Laguinee.info, hier lundi, 10 mai 2021.
Mariame Diallo est tenante d’un atelier de couture. Par le passé, à la veille d’une fête, elle travaillait jour et nuit. Ce qui n’est pas le cas cette fois.« Cette année les clients se font rares par rapport à l’année précédente. D’habitude pendant, le mois de Ramadan, je ne fermais pas mon atelier nuit et jour. Je passais à travailler sans repos mais cette année je suis obligée de fermer mon atelier de fois par manque de clientèle », indique-t-elle.
En Guinée, la couture est beaucoup plus vue comme un métier pour femmes. Mais, plusieurs hommes le pratiquent aussi. A titre d’exemple, Almamy Youla. Son atelier de couture se trouve à Dabondy Rails, un quartier de la commune de Matoto. Avec lui, il a été question de la clientèle mais sous un autre angle.« Nous les couturiers, nous avons ce problème. Il y a certains parmi nous qui ne connaissent pas comment gérer la clientèle. C’est vrai, en cette fête de Ramadan, beaucoup de nos clients ne seront pas en possession de leurs habits de fête par faute de certains couturiers affamés, qui veulent tout gagner et qui ne veulent pas que d’autres de leurs collègues puissent gagner aussi des clients. Vous voyez, j’ai suffisamment d’apprentis et d’autres maîtresses et maîtres en couture dans mon atelier qui peuvent travailler très rapidement. Mais malgré tout cela, j’ai limité le nombre de clients à prendre . Tous les clients qui viennent maintenant là, je leur dis la vérité en leur montrant les habits que je dois travailler d’ici la fête. Si c’est pour la fête, ils n’ont qu’à passer devant car le temps est minime pour coudre vos habits mais si c’est pas pour cette fête là, je peux accepter vos habits. C’est comme ça je travail ici. Moi, je n’aime pas le péché. Il faut avoir peur de Dieu. Je n’aime pas qu’un client vienne crier sur moi le jour de la fête devant mes apprentis, devant mes collègues. Ça ne m’honore pas du tout », dit-il.
Les clientes dont on se plaint la rareté dans les ateliers de couture qu’on a sillonnés, on s’est intéressé à elles également. Mariame Soumah en est une. Si l’année dernière elle a eu du mal à récupérer son bazin cousu à temps, c’est le contraire cette fois.« Ce qui trompe certains, ils attendent jusqu’à l’approche de la fête pour envoyer les habits dans les ateliers de couture. L’année dernière, j’avais eu des sérieux problèmes pour faire coudre mes habits de fête de Ramadan. Quand l’on je suis venue dans cet atelier à une semaine de la fête, il (le maître) me dit qu’il ne reçoit plus des habits à coudre pour la fête. Je suis allée dans un autre atelier d’à côté. Celui-ci à prit mes habits alors qu’il savait bel et bien qu’il ne pouvait pas terminer avant le jour de la fête. Cela s’est terminé par presque la bagarre entre nous parce que c’est inacceptable que tu mettes tout ton espoir sur quelqu’un, il te promet que tes tes habits seront cousus d’ici la fête, et quand tu viens, tu trouve qu’il n’a pas fait ton travail. C’est vraiment décevant, c’est ce qui m’a servie de leçon. Cette année, j’ai amené mes habits depuis le début du mois de Ramadan au moins trois complets Bazin Bamako avec broderie. Mais vous voyez, je viens de les récupérer tous, tout est fini. Je suis vraiment contente. conseil cette cliente », fait-elle savoir.Pour la deuxième année consécutive, la Guinée et le reste du monde musulman tendent vers la fête de Ramadan dans un contexte marqué par la pandémie de Coronavirus.
Ibrahima Foulamory Bah pour laguinee.info
Tel: (+224) 628 80 15 62