mercredi, octobre 9, 2024
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Interdiction des motos-taxis à Kaloum: cette décision qui fait des mécontentements (reportage)

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La décision de la direction générale de la police nationale, relative à l’interdiction de la conduite des motos-taxis dans le centre ville de Kaloum, est mal accueillie au sein de cette corporation, à Conakry, a constaté Laguinée.info à travers un de ses reporters.
Le communiqué annonçant l’interdiction des motos-taxis à Kaloum rendu public hier mercredi 05 mai 2021, souligne que la décision est prise conformément aux dispositions des articles 5, 7, et 13 portant réglementation du transport par moto-taxi en République de Guinée.
Ceci est relatif aux principes suivants :
-l’immatriculation des moto-taxis en fond noir et écriture blanche ;
-la délivrance de la carte d’autorisation de transport pour tout conducteur de moto-taxi;
-la détention obligatoire d’un permis de conduire de la catégorie A1 ou A par tout conducteur de moto-taxi âgé d’au moins 18 ans.
Mais, cette décision semble être mal accueillie chez certains conducteurs de taxi-moto notamment ceux de la commune de Matam. Installés près du pont de la carrière, l’autoroute Fidèle Castro, ces jeunes conducteurs de taxis-motos vivent aujourd’hui dans la désolation totale depuis qu’ils ont appris cette annonce, a appris Laguinee.info à travers un de ses reporters qui a été les rencontrer ce jeudi.
Lansana Sylla, coordinateur adjoint du syndicat des conducteurs de taxi-moto de la commune de Matam, affirme que les autorités devraient plutôt se pencher sur les gros porteurs qui endeuillent chaque jour les familles des conducteurs de taxi-moto en Guinée, au lieu de rendre leur activité plus difficile.
«Les vrais problèmes du transport à Conakry, ce n’est pas de se focaliser sur les taxis-moto. Il y a des choses urgentes sur lesquelles les autorités devaient se préoccuper, que de se miser seulement sur les taxis-motards. Aujourd’hui la direction générale de la police nationale a pris cette décision sans réfléchir sur la décision qu’elle avait prise concernant les gros porteurs mais jusqu’à présent cette décision tarde encore à être appliquée. On est chaque jour victime de ces gros porteurs. Au lieu de chercher à appliquer cette décision, c’est de s’attaquer aux taxis-motards qui n’ont rien à voir sur ça. Moi je sais que cette décision est la bienvenue pour la police routière car c’est une occasion pour eux de faire leur business», a dénoncé Lansana Sylla.
Il ajoute que la police devrait d’abord inviter les syndicats des taxis-motards et leur donner un délai requis avant de prendre une telle décision à la hâte. «En nous demandant de changer nos numéros de plaque de couleur noire et l’écriture blanche, on peut faire ça en une seule journée? Normalement ils devaient convoquer les syndicats des taxi-motards des cinq communes de Conakry et nous donner un délai. Là, on peut comprendre, mais prendre des décisions comme ça, franchement c’est une manière de freiner notre activité de taxi-moto, parce que depuis ce matin, la police routière ne fait qu’arrêter les taxi-motards, chose qui n’est pas normale», a-t-il déploré.
Mamadou Korka Diallo est conducteur de taxi-moto. Il a l’habitude de déposer chaque jour ses clients au centre ville de Kaloum. Rencontré au cours de notre reportage, il nous indique n’avoir pas pu satisfaire les besoins de ses clients comme d’habitude.
«Ils ont pris cette décision à la hâte sans arrière-pensée. Ils (gouvernants), pensent que c’est contre nous les taxi-motard, alors que, bien sûr ça va jouer sur nous, mais qu’ils sachent aussi que la majeure partie des citoyens utilisaient les taxis-moto pour se rendre au centre ville, afin d’éviter le retard au travail. Moi par exemple j’ai trois clients potentiels, chaque jour, c’est moi qui les dépose au centre ville et c’est moi qui partait les chercher le soir. Mais aujourd’hui, quand ils sont venus je n’ai pas pu les envoyer et ils étaient très en colère, donc cette décision va se répercuter sur tout le monde», a-t-il fait savoir.
Un autre conducteur de taxi moto rencontré, nous dévoile certains parmi eux se trouvent couverts par des hauts gradés de la police routière, et qui continuent de circuler librement vers le centre ville sans être inquiétés. Il invite à ce que la décision soit appliquée pour tout le monde sans exception.
«Il y a certains parmi nous qui détiennent les motos de certains policiers qui passent devant nous ici, ils déposent des clients au centre ville sans être inquiétés et nous, nous sommes là depuis le matin on ne fait rien. Donc nous demandons à ce que la loi soit appliquée pour tout le monde et que les autorités revoient cette décision», a plaidé Bouna Sylla.
D’autres conducteurs rencontrés lors de ces entretiens, signalent aussi être dans une grande inquiétude, car selon eux, cette décision consisterait à freiner l’élan de leur activité.
Ibrahima Foulamory Bah, pour Laguinee.info
(+224) 628 80 15 62
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