dimanche, novembre 24, 2024
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Manifestation meurtrière à Kérouané : « Les agents reçoivent des ordres pour tuer », accuse le président de l’OGDH

À LIRE AUSSI

spot_img

Comme annoncé précédemment sur Laguinee.info, les manifestations organisées dans la nuit d’hier mercredi, 5 mai 2021, contre la décision interdisant les prières nocturnes collectives à Kérouané ont fait un mort et deux blessés. Cette situation ne laisse pas indifférent les acteurs de défense des droits de l’Homme. Pour Souleymane Bah, président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme (OGDH), les forces de l’ordre continuent de tirer à balles réelles sur les citoyens à l’occasion des manifestations parce qu’elles savent que l’impunité leur est garantie. Monsieur Bah va d’ailleurs plus loin en affirmant « que les agents reçoivent l’ordre pour tuer les citoyens ». Il l’a dit lors d’un entretien qu’il a accordé à un journaliste de Laguinee.info au lendemain de cette manifestation meurtrière à Kérouané.

Le président de l’OGDH est très en colère contre les forces de l’ordre. Selon lui, malgré les multiples formations organisées en leur faveur, ces derniers continuent de faire usage des armes à feu lors des manifestations.   « Il y a eu un cas de mort à Kérouané suite à une manifestation légitime des citoyens de cette localité. Comme vous devez le savoir, on tire des balles réelles pour maintenir l’ordre, ce qui est formellement interdit par la loi. Nous regrettons que les forces de l’ordre continuent encore d’avoir la gâchette facile à l’endroit des populations guinéennes. C’est des guinéens qu’on est en train de tuer. Il faut qu’ils se mettent ça dans la tête et qu’ils se mettent à la place des parents auxquels appartient  ce jeune qui a été tué. Malheureusement, ils ont la gâchette facile ; donc, ils tirent à balle réelle sur les manifestants. Le maintien d’ordre, ce n’est pas avec les armes létales, c’est avec des armes conventionnelles pour dissuader les mouvements désorganisés », a-t-il expliqué.

Bien que solidaire à la décision du Secrétariat général des Affaires Religieuses  interdisant les prières nocturnes collectives, monsieur Bah a cependant  dénoncé la répression exercée contre les citoyens de Kérouané qui ne faisaient qu’exercer un droit constitutionnel. « La décision qui a été prise par rapport à l’interdiction des prières nocturnes, espérons qu’ils l’ont fait tout simplement pour préserver la santé de la population. Mais, même si c’est ça, les autorités devraient organiser des séances de sensibilisation à l’endroit des populations musulmanes, pour leur faire comprendre que c’est  dans leur propre intérêt qu’elles ont interdit ces prières nocturnes. Si elles l’avaient  fait, je crois qu’il n’y aurait pas eu de mouvement à mon avis. On condamne les cas de morts, on condamne tous les cas de violences à l’occasion des manifestations organisées par les citoyens. Il faut que les forces de l’ordre sachent maintenir l’ordre sans qu’il n’y ait perte de vies, sans qu’il n’y ait blessures. Nous regrettons ce qui s’est passé à Kérouané. Sinon, nous OGDH, on a enseigné ces gens-là (les forces de l’ordre) sur le maintien d’ordre. Malheureusement, ils n’ont jamais accepté de respecter les enseignements donnés. Mais à mon avis, les agents reçoivent des ordres pour tuer. Sinon, si au haut niveau quiconque utilise les balles réelles contre un citoyen, il est sanctionné, on n’en serait pas là aujourd’hui. Donc, c’est l’impunité totale. C’est parce qu’ils savent que lorsqu’ils tuent, rien ne sera fait, c’est pour cette raison qu’ils continuent de le faire », dénonce le président de l’OGDH, citant les nombreux  cas de morts par balles  à Conakry sans qu’un coupable ne soit arrêté.

Ibrahima Sory Diallo pour Laguinee.info

Tél. : (00224) 621 09 08 18

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS