La détention du journaliste sportif Amadou Diouldé Diallo à la maison centrale depuis maintenant deux mois, continue à faire débat dans le milieu médiatique guinéen. Même si des efforts sont fournis de part et d’autre pour sa libération, des voix se font entendre, accusant le président de la Haute Autorité de la Communication de n’avoir pas fait assez pour la libération du détenu. Mais Boubacar Yacine Diallo est sorti de son silence ce lundi, 24 avril 2021. C’était dans les « GG » de la radio Espace FM dont il était l’invité, a appris Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
Pour ce qui est de son silence gardé jusqu’ici sur l’affaire d’Amadou Diouldé Diallo, il le justifie par le fait qu’une fois: « « la justice est saisie, personne ne peut s’immiscer ».
Toujours dans son élan de recadrer ses détracteurs, Boubacar Yacine Diallo que lui et le détenu ont été des amis de classe. Une manière de dire que nul n’est plus attristé que lui par ce que vit actuellement le doyen Amadou Diouldé Diallo.
« Je voudrais d’abord le rappeler ici que j’ai commencé la presse presque le même jour avec Diouldé à l’Institut polytechnique de Kankan. Je suis arrivé à la même année avec lui à l’Université de Kankan. Déjà en première année, lui il s’occupait du sport et moi de la chronique et nous publions un journal « Miral » que nous mettions sous le manguier. Puis, nous nous sommes retrouvés à l’Université de Conakry et nous avions poursuivi le chemin. Donc j’ai été le premier à avoir ressenti son emprisonnement. Que d’autres pensent que je n’ai pas fait assez, je voudrais simplement leur dire que, une fois que la justice est saisie d’une affaire, personne ne peut s’immiscer. Prenons le cas du président de la république qui est la plus haute autorité du pays. Il ne peut gracier que quand le jugement définitif a été rendu. Alors comment voulez-vous que le président de la HAC interfère dans une décision judiciaire ? se demande-t-il.
L’invité des grandes gueules précise que quand on est président d’une institution comme la HAC, on ne peut l’engager unilatéralement dans une position.
« Par le passé, à chaque fois qu’un journaliste était arrêté, je prenais ma plume et je réagissais en tant que journaliste, écrivain ou encore président d’une association de presse. Mais, là je suis le président d’une institution qui décide par plénière. J’ai mon avis personnel certes mais je ne peux pas engager l’institution par mes convictions. J’entends les gens parler. Mais je pense qu’on doit faire un effort pour aller revisiter nos lois à savoir la loi L/002 sur la presse et la nouvelle loi sur la HAC. Malheureusement la plupart de ceux qui parlent n’ont même pas vu la loi, à plus forte raison la lire » , clarifie Boubacar Yacine Diallo, président de la HAC.
Contrairement à ce que beaucoup de journalistes, Boubacar Yacine Diallo soutient qu’il a fait de son mieux pour la libération d’Amadou Diouldé Diallo même si sa démarche n’a pas encore porté fruit.
« Ce que j’ai pu faire par contre. J’ai pris contact avec plusieurs personnalités à l’effet d’obtenir la liberté pour Diouldé. Et lorsque je n’ai pas pu régler le problème par ce créneau, j’ai pris contact avec les autorités judiciaires pour leur rappeler que seule la loi sur la liberté de la presse prévaut lorsqu’un délit a été commis par voie de presse. Je ne peux pas en faire plus en ce moment.
Lorsque le procureur a décidé de poursuivre quelqu’un parce qu’il estime que celui-ci a commis un délit par voie de presse et que un juge d’instruction a ouvert une information et même une procédure judiciaire, qui peut intervenir ? La loi l’interdit formellement. Donc, souffrez que je ne fasse pas immixtion dans la procédure judiciaire et que j’utilise les autres voies en ma possession pour obtenir la liberté pour ce journaliste », soutient-il.
Laguinee.info