C’est une semaine décisive qui s’ouvre au Tchad, après une autre qui a bouleversé le pays, de la mort d’Idris Déby à la mise en place du Comité militaire de transition dirigé par le fils du chef de l’Etat. Que vont faire les militaires de leur pouvoir ? Comment la transition va-t-elle avancer ? Quid des rebelles ?
Le deuil national se poursuit à Ndjamena, mais la société civile veut pousser le CMT à partager la transition.
Le contenu de la charte ne passe toujours pas : « Mahamat Kaka a plus de pouvoir qu’en avait son père ! » s’est exclamé dimanche le secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme Mahamat Nour Ibedou dans le Débat africain sur RFI, craignant comme beaucoup ici que les « 18 mois » annoncés ne soient qu’un début pour le fils d’Idriss Deby.
Plusieurs organisations et opposants appellent à des manifestations à compter de demain mardi. Reste à voir si la population osera y prendre part, dans une ville sillonnée par les militaires, et que beaucoup ont quittée par crainte d’affrontements armés.
Des discussions ont eu lieu tout au long du week-end au palais présidentiel. Pour désamorcer la situation, Mahamat Idriss Déby devrait très prochainement s’adresser solennellement à ses concitoyens, leur exposer sa vision de la transition. Un gouvernement devrait être nommé dans la semaine.
De leur côté, les rebelles du Fact se sont dit prêts samedi à transformer leur trêve en cessez-le-feu pour laisser une chance au dialogue et à une « solution politique ». Les militaires leur ont adressé dimanche soir une fin de non-recevoir. « Ni médiation, ni négociation avec des hors-la-loi », a tonné le porte-parole du CMT.
Il suffit de respecter les textes et les lois d’un pays, on en peut pas imposer la volonté d’une personne. Tout le monde, les rebelles y compris, tous les Tchadiens doivent se mettre autour d’une table et parler, négocier pour une solution durable.