La baisse de niveau chez les étudiants guinéens s’avère une réalité. Aucune des universités du pays ne semble épargnée. Pour en savoir plus sur celle de Kankan, la correspondante régionale de Laguinee.info a tendu son micro au recteur par intérim ce vendredi, 23 avril 2021. Au menu de l’entretien, les raisons de cette baisse de niveau des étudiants.
Aux dires de Abdoulaye Wotem Somparé, recteur par intérim de l’université Julius Nyéréré de Kankan, c’est le manque de formation de base qui est à l’origine du phénomène.
« Le niveau ne fait que baisser chaque année. Cela s’explique par la qualité de formation que les élèves reçoivent depuis l’école primaire où n’y a pas forcement de très bons enseignants et avec une forte demande de scolarisation des élèves. Encore nous n’avons pas des infrastructures scolaires. Il y a beaucoup plus d’écoles privées que publiques dans les grandes villes où il y a plus d’enseignants formés dans les centres de formation( E .N .I ) sont plus compétents en général, alors que certaines écoles privées recrutent des jeunes professeurs diplômés dans les universités », explique-t-il.
Poursuivant, Abdoulaye Wotem Somparé estime que les enseignants au primaire et les parents sont en partie responsables du manque de niveau de plusieurs étudiants.
« Les étudiants ne sont pas évalués avec rigueur depuis l’école primaire jusqu’au bac. S’ils ne sont pas évalués avec rigueur, ils passent sans fournir assez d’efforts. Ceux-ci vont, sans doute, se retrouver à l’université avec un niveau plus bas. Donc c’est tout le monde qui est responsables de cet état déplorable, les enseignants et les parents d’élèves ont leur responsabilité. Ils désirent seulement que leurs enfants passent en classe supérieure sans pour autant s’occuper de l’apprentissage et d’importance au titre scolaire, dire que mon enfant est diplômé », soutient-il.
Abdoulaye Wotem Somparé, recteur par intérim de l’université Julius Nyéréré de Kankan, ajoute qu’un : « étudiant peut arriver à l’université avec les problèmes. Mais lorsqu’il est conscient avec ces difficultés, il peut le combler progressivement. Nous, en ce qui nous concerne, il faut veiller à ce que les cours se déroulent normalement, il faut que les enseignants donnent correctement les cours, il faut qu’ils soient ponctuels et il faut former les formateurs pour qu’ils aient un bon niveau pour mieux enseigner dans les salles avec plus de rigueur. L’implication du système LMD qui existe dans la plupart des universités de Guinée, c’est un système anglo-saxonne qui a été malheureusement mal compris et interprété par les étudiants. A l’université Julius Nyerere de Kankan, il y a déjà des professeurs qui fournissent beaucoup d’efforts malgré nous avons de très grands effectifs. C’est l’un des problèmes et c’est très difficile d’évaluer tout le monde dans ces conditions là. Un enseignant qui a cent ou deux cents étudiants, mais malgré cela, nous avons des collègues qui fournissent des efforts et prennent beaucoup de temps pour évaluer les étudiants avec rigueur ».
L’université Julius Nyéréré de Kankan est l’une des plus grandes du pays. Des milliers de bacheliers y sont orientés chaque année dans différentes options pour leur cursus universitaire.
Mariame Siré Traoré pour Laguinee.info