Aux bords des routes de la capitale guinéenne, on aperçoit différents objets d’art en vente. Ce sont entre autres des statuettes en pierre, des sculptures en bois, des tableaux d’œuvre-d’art et des masques. Mais depuis l’avènement de la pandémie de Coronavirus dans le pays, les vendeurs de ces objets tirent le diable par la queue. En cause, la rareté de la clientèle. Une clientèle composée en grande partie d’étrangers dont la venue dans le pays a considérablement baissé du fait de la situation sanitaire, a appris Laguinee.info à travers un de ses reporters.
L’une des parties de Conakry où ces objets d’art sont régulièrement visibles, c’est le tronçon Kipé centre émetteur-Taouyah. C’est là que notre reporter a fait un tour. Il suffit juste d’observer de près les vendeurs pour comprendre qu’ils traversent actuellement un véritable casse-tête. Ils ont dû mal à écouler leurs différents produits. A cause de la pandémie de Coronavirus, ils ne sont plus fréquentés par les étrangers comme auparavant. Ils disent avoir alerté l’Etat sur leur préoccupation à plusieurs reprises. Mais, ajoutent-ils, leur cri de cœur est resté sans suite. C’est pourquoi beaucoup d’entre eux ne veulent même plus parler à la presse.
Abdoulaye Keita, en plus de la rareté des clients à laquelle il est confronté depuis plus de deux ans du fait du Coronavirus, son magasin de stockage avait été touché par les récentes opérations de déguerpissement des emprises.
« A la pandémie de covid19 qui nous a presque mis à genoux à cause du manque de la clientèle, s’ajoute la démolition de mon magasin. Je suis assis ici à cause de certains de mes clients potentiels qui viennent souvent me demander. C’est pourquoi j’ai suspendu sur le manguier ici quelques uns pour que les clients sachent que je suis toujours là. Sinon tous les restes sont rangés dans ma maison. Donc quand quelqu’un a besoin d’un objet, je vais à la maison pour prendre et amener. C’est comme ça que je vends actuellement. Avant la pandémie on recevait des expatriés. Mais maintenant ils ne viennent plus comme avant », dit-il.
Notre interlocuteur ajoute qu’il risque de perdre tous ses objets d’art. « Car là où ils sont, ils ne sont pas en sécurité. C’est pourquoi je suis obligé de revendre à bas prix le peu de clients qui viennent acheter. J’en appelle aux autorités guinéennes et aux personnes de bonne volonté de m’aider à avoir un endroit où je pourrais exposer mes objets d’arts », lance-t-il.
Pour rappel, parlant de la sculpture à base du bois, les puissantes organisations rituelles étaient limitées à des adhérents masculins ou féminins. Chaque membre avait un rang spécifique et le passage entre chaque niveau nécessitait des rites d’initiation. L’initiation correspond à une métamorphose de l’individu, de son corps et de son esprit, qui lui permet d’être apte aux différents stades de la vie.
Ibrahima Foulamory Bah pour Laguinee.info
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