Ça y est désormais. Des membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) arrêtés en mars 2020 suite aux manifestations contre les élections législatives et le référendum, viennent d’être situés sur leur sort. Ils ont été condamnés à un an de prison avec sursis et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens chacun. C’est le tribunal de première instance de N’Zérékoré qui a rendu cette sentence, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé sur place.
Cécé Loua, coordinateur régional de l’Union des Forces Républicaines (UFR), Moïse Haba, coordinateur régional du Bloc Libéral (BL), Mamadou Maladho Diaouné, secrétaire général de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cécé Théa, Job Lucas Kpogomou et cie tous membres du FNDC étaient poursuivis pour incitation à la violence, incendie volontaire, participation délictueuse à un attroupement, association des malfaiteurs, enlèvement, vols aggravés, coups blessures…Mais après les débats entre le ministère public et les avocats de la défense, plusieurs de ces chefs d’accusation ont été rejetés par manque de preuves tangibles. C’est pourquoi, selon le ministère public, les prévenus ont écopé d’une peine d’un an de prison avec sursis.
Maître Félix Mathos est l’un des avocats de la défense. Il a déclaré que: « les débats ont été suivis avec sérénité. Les faits qu’on a amputés à mes clients ne sont pas constitués. C’est pourquoi le tribunal et le procureur étaient obligés de requalifier des faits dans sa réquisition pour les faits correctionnels. Mais les décisions qui ont été prises ont été surprenantes. Même la condamnation par sursis c’est une condamnation aussi parce que ça salit le CV d’une personne. Pour vous dire que la tendance dans ce dossier c’est un dossier d’envergure, c’est un dossier qui a été modifié. Comment on peut condamner les leaders d’opinion, les pères de famille en les qualifiant des criminels alors qu’ils ont tout le temps contribué à œuvrer pour la paix et la quiétude sociale? Quelles peines qui ont été attribués parce qu’ils ont participé à un quelconque attroupement? On devait pas amputer de peines à mes clients dès que les faits ne sont constitués. Ils devaient être libérés pire et simple ».
Par contre, Cécé Loua, lui est satisfait de la sentence.
« Je suis très heureux que le droit soit dit, qu’il soit dit de manière bancale en nous condamnant à un an de sursis et un million d’amende par chacun. Malgré le fait qu’on était en prison du côté de Kankan, je suis très content d’être blanchi dans cette affaire. Je remercie tout un chacun pour l’effort consenti pour notre libération. On avait peur quand on venait mais on a eu le courage de dire la vérité parce qu’aucune charge n’a été retenue contre nous. L’année de sursis qu’on nous a collés là, on n’a pas peur. On sait que d’ici un an, on ne tombera dans aucun problème. Je sais que politiquement on ne pourra pas parler mais c’est pas grave. Un tiers vaut mieux que tu auras. On ne va pas faire appel. Nous sommes d’accord avec la décision prise par la cour. J’en remercie à la charge de Dieu que cela ne se refait plus dans ce pays là. Accuser les innocents et laisser les coupables assis dans les bureaux », a-t-il dit.
Même son de cloche chez le procureur de la République près le tribunal de première instance de N’Zérékoré, Sidiki Kanté
« Il y avait plusieurs dossiers dont les décisions ont été rendues par le tribunal. Cécé Loua et autres ont été renvoyés pour la fin de la non poursuite des faits d’assassinat et plusieurs autres faits. Mais ils ont été retenus pour autres charges comme la participation délictueuse à un attroupement. Donc ils ont tous été condamnés à un an assorti de sursis et un million d’amende. Je salue la tenue de ces audiences. Je suis vraiment satisfait. Les décisions ont été rendues. Il a été dit clairement que chacun est libre de faire le recours au tribunal », a indiqué le procureur.
A noter que parmi les mis en cause, certains n’étaient pas présents. Mais le procureur prévient que des mandats d’arrêt seront émis contre eux exceptée la nommée Fassou Goumou, malade en soins à Conakry.
De N’Zérékoré, Yoma Neyo Tinguiano pour laguinee.info