La campagne pour l’élection présidentielle prend fin ce vendredi, avec un dernier meeting du chef de l’État dans la capitale. Plusieurs candidats de l’opposition, eux, sont partis battre campagne à l’extérieur de Ndjamena, notamment dans le sud du pays.

Dans le centre de Ndjamena, les affiches du chef de l’État sont partout, constate notre envoyée spéciale à NdjamenaAlexandra Brangeon. Plus que six jours avant l’élection présidentielle de dimanche prochain. Sept candidats sont en lice, dont le président Idris Déby Itno qui brigue un 6e mandat à la tête du pays.

« Votons Idriss Déby Itno pour garantir la sécurité panafricaine », peut-on lire sur une  pancarte de 4 mètres de haut sur 10 mètres de large sur l’un des rond-points du centre-ville.

Un peu plus loin quelques milliers de partisans du chef de l’État ont organisé un rassemblement ce dimanche dans le stade omnisports.

Quant au parti au pouvoir, son porte-parole dit privilégier le porte-à-porte, plus efficace, selon lui, pour expliquer le programme.

Dans les rues de Ndjamena, la campagne ne semble pas susciter grand enthousiasme. Très peu sont ceux qui acceptent de s’exprimer sur un scrutin qu’ils disent jouer d’avance. « Je n’ai pas le temps », dit cette vendeuse de savons sur le marché Dembé. « Cela ne m’intéresse pas, nous avons besoin de vivre », ajoute un vendeur de tissu, quelques mètres plus loin.

Les jeunes se mobiliseront-ils ?

L’opposition, elle, est peu visible dans la capitale. Pas d’affiche, hormis quelques-unes de l’ex-Premier ministre Albert Pahimi Padacké, aujourd’hui candidat. Pas de caravane électorale non plus. « Nous concentrons nos efforts dans les régions, là où est notre électorat », indique le directeur de campagne du candidat Félix Nialbé Romadoungar.

Hier par exemple, le candidat Brice Guedmbaye Mbaïmon était à Doba, chef-lieu de la province qui exploite du pétrole depuis 2003, dans le sud. Lui et son équipe ont axé la critique sur la mauvaise gestion des ressources pétrolières, rapporte notre correspondant Madjiasra Nako. Il espère ainsi convaincre les jeunes, plus nombreux au meeting organisé dans l’unique stade de la ville.

Le secrétaire général du mouvement des Patriotes tchadiens pour la République, la formation du candidat qui est porté par plusieurs partis, sonne la charge contre un régime qui n’a pu offrir le moindre kilomètre de bitume à la ville qui produit du pétrole depuis bientôt vingt ans.

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« On vous a dit que Doba serait maintenant goudronnée. On devait vous demander quelle est la rue qui reste à goudronner. Le pétrole sort de Doba, mais Doba n’est pas goudronnée. Le goudron que vous voyez, c’est un goudron national, ce n’est pas pour Doba. », explique Nadjitoïde Aimé.

Vient ensuite le tour du candidat Brice Guedmbaye Mbaïmon qui dénonce la famine qui sévit dans le bassin pétrolier.

« Comment voulez-vous que dans une ville comme Doba les gens aient faim? C’est une honte pour la nation. Nous allons lutter contre la faim, en faisant quoi ? Nous allons développer des métiers que l’on appelle ruraux. »

Le public en majorité jeune est conquis. Reste à voir s’il suivra la consigne le 11 avril prochain.

(Avec RFI)