Le collectif des victimes du déguerpissement de Kaporo Rails, Kipé 2 et Dimesse a tenu une conférence de presse ce samedi, 27 mars 2021 à Conakry. Au menu, la procédure judiciaire qu’il a engagée contre l’Etat guinéen auprès de la cour de justice de la CEDEAO. Son avocat, Maître Alpha Yaya Dramé, s’est prononcé sur les raisons du retard d’avancement de ladite procédure, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui a assisté à la conférence.
Jeudi dernier, le chef de l’Etat a, au cours d’un conseil des ministres, annoncé que les victimes des opérations de déguerpissement, notamment celles disposant des titres de propriété valide et authentique, seront indemnisées. Mais pour le conférencier, c’est tout sauf du sérieux.
« Bon sang! C’est comme si on vous disait qu’on ne peut vous reconnaitre la nationalité guinéenne que si vous avez un acte de naissance, mais il faut être né pour être guinéen tout comme il faut être propriétaire pour avoir un titre foncier. J’aimerais bien qu’on parte en moyenne Guinée, en haute Guinée, en Guinée forestière où des personnes ont succédé leurs arrières, arrières, arrières grands pères, il n’existe pas de titres fonciers. Et la cour africaine des droits de l’Homme a jugé pas moins de quatre fois pour dire la preuve du droit de propriété par essence c’est d’abord l’occupation. Quand deux personnes sont en conflit pour une parcelle, et qu’il se trouve que sur la parcelle il y a la deuxième personne qui l’occupe déjà, la loi considère que celui qui occupe est présumé propriétaire, ça s’appelle une présomption, jusqu’à ce que celui qui revendique apporte la preuve contraire. Ça s’appelle la possession d’Etat. Si dans ce pays on voulait, tant soit peu, respecté la dignité humaine et respecter l’Etat de droit, lorsqu’une affaire est pendante devant une juridiction, tout homme respectable doit s’abstenir d’aménager, de vendre, de faire quoi que ce soit jusqu’à ce que la juridiction saisie dise qui de deux litigieux est propriétaire. Mais si vous empressez à vendre, c’est que vous cachez quelque chose », se justifie le jeune avocat.
Oury Maci Bah pour Laguinee.info