vendredi, octobre 4, 2024
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Mois de la femme: A la rencontre de Djènè Condé, chaudronnière à Kankan

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Dans le cadre de notre série de reportages sur la couche féminine en ce mois qui lui est entièrement dédié, la rédaction de Laguinee.info a tendu son micro à une femme exerçant la soudure dans la ville de Kankan. Il s’agit de Djéné Condé et elle est âgée d’une vingtaine d’années. Dans l’atelier où elle travaille, elle est la seule femme parmi dix apprentis au total.

L’école n’a jamais été son goût. Alors pour ne pas demeurer éternellement dépendante, elle a décidé d’apprendre un métier.

« Quand j’allais à l’école, je ne comprenais pas trop les cours et je n’aimais pas vraiment aller à l’école. A l’époque, un ami de mon frère avait son atelier de soudure. Il m’a dit, Djéné, si tu venais dans mon atelier. Il plaisantait et moi j’ai dit oui. De temps en temps je quittais l’école pour venir dans son atelier. J’ai fait un an avec lui et c’est comme ça que j’ai pris goût petit à petit et j’ai pris ce boulot avec sérieux et aujourd’hui par la grâce de Dieu, je me débrouille », raconte-t-elle.

L’interlocutrice pratique la soudure depuis trois ans. A ce jour, ses notions sur le métier ont beaucoup évolué. « Nous faisons des portes. Des gens viennent avec leurs motos et nous effectuons pour eux les travaux de soudure. On reçoit assez de commandes. On a toujours du boulot à faire dans cet atelier », se justifie-t-elle.

Pour notre interlocutrice, il n’est pas question que les femmes soient uniquement pour rester à la maison. D’ailleurs elle les invite au travail.

« Celles qui s’assoient sans rien faire, on vous invite de venir travailler avec nous. Travailler est la meilleure des choses. Tout ce que les hommes font, les femmes aussi peuvent le faire. S’asseoir sans rien faire, est très dangereux pour une femme. Au moins le matin, quand tu sors, tu auras quelque chose », conseille la jeune femme.

Djéné Condé se blesse souvent dans la pratique de son métier. Mais à en croire ses propres, elle ne se décourage jamais. « On se blesse mais, même si je me blesse aujourd’hui, demain je reviendrai au boulot. A moins que la blessure soit sérieuse » assure-t-elle.

Son comportement et les excellents résultats qu’elle produit dans son atelier, lui valent les félicitations de son maître. « Quand elle commence à travailler, si tu ne t’approches pas à coté d’elle, tu ne sauras pas que c’est une fille parce qu’elle travaille comme un homme. Elle travaille avec courage. Ce que les hommes d’ici font avec force, elle aussi le fait avec force. Parmi toutes les filles qui sont venues ici, elle est la meilleure et elle est la seule qui soit restée » indique ce dernier.

Djéné Condé vise déjà loin. Avoir son propre atelier de soudure métallique pour être beaucoup plus autonome, est son principal objectif. En attendant d’avoir les moyens financiers de son rêve, elle continue à travailler dans l’atelier de son maître.

De Kankan, Mariame Siré Traoré pour Laguinee.info

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