Longtemps resté silencieux et invisible du public guinéen, l’ancien ministre de l’Information sous l’ère du CNDD, Justin Morel Junior, était ce matin l’invité spécial de la célèbre émission « Les Grandes Gueules » de la radio Espace. L’occasion a été pour lui de revenir longuement sur sa carrière de journaliste. Sa démission du gouvernement le 15 avril 2009, était aussi au menu des échanges, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui a suivi l’émission.
Justin Morel Junior a d’abord commencé par relater sa carrière dans le journalisme. Ensuite, il a été abordé sur son acte très marquant de 2009. Cette année-là, alors qu’il était ministre de l’information et porte-parole du gouvernement de la junte au pouvoir, JMJ a démissionné de sa fonction de ministre.
« Nous étions deux, mon chargé de média à l’époque Ibrahim Diawara, à nous rendre en Allemagne comme observateurs des élections allemandes qui ont permis la réélection de Merkel. C’est au cours de notre séjour que les évènements du 28 septembre se sont déroulés à Conakry, et ce jour-là nous avions beaucoup de rendez-vous avec la partie allemande en ce qui concerne notre séjour. Mais quand nous avions écouté ce qui se passait à Conakry, nous avions fait une réunion avec le groupe de guinéens et puis nous avions décidé d’annuler tous les rendez-vous. C’est plutôt la partie allemande qui venait nous voir pour nous dire « ah on suit ce qui se passe au pays, voilà vous avez notre soutien moral etc ». D’abord je n’ai pas voulu démissionner de l’étranger, ce qui ne m’est jamais passé par la tête. C’est à l’intérieur, ici en Guinée que j’ai démissionné. J’ai écrit une lettre ouverte au président de la République, lui rappelant qu’avec mon engagement au service de l’enfance, je n’avais plus la force morale de porter la parole du gouvernement et je devrais en assumer les conséquences en rendant le tablier et en démissionnant. C’est ainsi que j’ai démissionné », explique Justin Morel Junior.
Pour ce qui est de savoir ce qu’il pense de l’ancien président de la junte au pouvoir, Moussa Dadis Camara, il estime que c’est un « patriote ». Il a même reconnu en ce dernier le courage employé pour la continuité de la transition.
La rédaction