Agée de 23 ans, mariée et mère d’un enfant, Hadja Aissatou Bah continue à faire parler d’elle. Elle est désormais conductrice de taxi-moto dans la ville de Labé, la première et la seule d’ailleurs de la couche féminine à y pratiquer ce type de métier largement dominé par les hommes. Elle a été autorisée dans la circulation par le syndicat de transport le 08 mars dernier, date marquant la journée internationale des droits de la femme. Ce qui a permis à la jeune femme de se révéler aux guinéens et d’être à la Une, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé dans la préfecture.
La désormais conductrice de taxi-moto assume son choix. Si elle s’est lancée dans ce métier, poursuit-elle, c’est parce qu’il lui « plaît ». « Ça fait longtemps depuis que j’ai eu l’idée de faire cette activité, mais c’est maintenant que Dieu m’a donnée opportunité de réaliser mon rêve. Avant j’étais agent commercial d’Orange Guinée. Il y a beaucoup de personnes qui me disaient que je ne serais pas capable de continuer à faire cette activité et d’autres aussi me disaient que cette activité est réservée aux les hommes. Mais moi je sais que tout ce que l’homme peut, la femme le pourra aussi si elle en la volonté. Il suffit de faire ce que tu penses être capable de faire. C’est aujourd’hui que j’ai commencé. Pour le moment je n’ai pas rencontré des difficultés. J’ai étudié jusqu’en 10ème année mais je n’ai pas pu poursuivre les études parce que j’ai échoué deux fois au brevet. Je suis mariée et mère d’un enfant. Je suis d’accord avec mon mari et il me soutient. Pour le moment je n’ai pas difficultés pour gérer mon foyer et travailler à la fois. Lorsque j’avais dis à mon père que je voulais faire cette activité, il était catégorique parce que il y a de l’insécurité dans la ville dont même les hommes sont victimes d’attaques. Mais il a fini par accepter mon choix . Ce que j’ai à dire, que ce soit aux hommes ou aux femmes, ce n’est pas de rester bras croisés en disant que tel métier ou activité est réservé aux hommes ou aux hommes. Quand tu aimes une activité, il faut le faire. Rien n’est impossible. Je sais que il y a beaucoup des filles qui veulent faire cette activité mais elles n’ont pas les moyens, et d’autres, même si elles ont les moyens, elles vont attendre jusqu’à ce qu’elles voient une personne qui va faire en première position pour qu’elles se lancent à leur tour. Donc pour les filles ou femmes qui désirent faire cette activité, de venir faire », explique-t-elle.
Une femme conductrice de taxi-moto, c’est une première dans la ville de Labé. Jusque-là seuls les hommes qui y pratiquaient ce métier. Ce qui n’est plus le cas. Il reste à savoir si d’autres filles ou femmes vont emboîter le pas de Hadja Aissatou Bah.
De Labé, Ibrahima Tanou Diallo pour Laguinee.info
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