L’humanité celèbre ce 8 mars, la journée internationale de la femme. C’est une occasion partout à travers le monde de se pencher sur les vrais problèmes auxquels fait face la gente féminine. En prélude à cette célébration, la rédaction de Laguinee.info à travers son correspondant basé à N’Zérékoré est allée à la rencontre des femmes de métier de la préfecture pour partager leur quotidien. Ces femmes pour la plupart pratiquent des activités généralement réservées aux hommes.
A N’Zérékoré, malgré les difficultés qu’elles rencontrent sur le terrain, les femmes se battent et impriment leur marque dans plusieurs domaines de la vie. Parmi elles, on peut trouver des entrepreneuses, des femmes de métiers et d’autres spécialités. Rien n’échappe à leur passion, y compris des métiers qui, autrefois, étaient l’apanage des hommes. C’est le cas par exemple de Léontine Dopavogui qui mène sa vie dans la préfecture de N’Zérékoré. Économiste de formation, Léontine pratique aujourd’hui le métier de tisserand. Elle pratique ce métier depuis quelques années. Son amour qui vire à la passion pour le métier fait d’elle une icône dans le secteur: « J’ai appris ce métier par amour sinon nos aïeux n’acceptaient pas qu’une femme s’assaye là où on tissait. Tout simplement la femme n’avait pas l’autorisation car ce metier était juste créé pour les hommes. Mais avec la modernisation, avec les recherches que j’ai faites, j’ai vu les femmes le pratiquer ailleurs. J’avais envi de le faire et c’est ainsi que je suis partie rencontrer une femme au quartier Gonia du nom de Kollo Goïvogui, une enseignante de profession qui est maitresse dans ce métier. Donc je me suis collé à elle pour apprendre, j’ai appris ce métier auprès d’elle malgré tout. J’ai fais 6 mois d’apprentissage, mon mari me soutient beaucoup dans ce que je fais. L’écoulement des produits est facile parce qu’on a des clients qui nous bousculent tous les jours. Ce qui nous fatigue aujourd’hui c’est le manque d’apprentis. J’invite les femmes à se lever car l’équité entre l’homme et la femme ne doit pas se limiter dans la bouche mais ça doit se voir dans les actes. Si dans les temps on a interdit à nos mamans de pratiquer ce métier, nous aujourd’hui on doit relever ce défis et j’invite les autres femmes à avoir l’amour d’un métier quel que soit le niveau d’études que tu as », indique t-elle.
De son côté, cette autre jeune femme est lui passionnée de la mécanique. Marie Pivi en est à sa quatrième année d’apprentissage: « Ma maman m’avait dit d’étudier, mais je n’ai pas accepté donc je lui ai dit que je veux pratiquer un métier. C’est là que j’ai choisi ça, mais mon père m’avait dit que ce métier n’est pas pour les femmes. Je lui ai dit que je l’aime vraiment même si lui il voulait que je fasse la couture. Il m’a d’ailleurs dit qu’il n’a pas d’argent pour me faire rentrer dans la mécanique. Moi même j’ai cherché de l’argent pour rentrer dans ce métier. Je suis mariée et mère d’un enfant. Si je termine mon métier, je vais ouvrir mon garage et chercher des apprentis. Je suis vraiment libre dans ma tête car j’aime ce métier. J’invite mes amis filles à pratiquer le métier c’est important », ajoute Marie Pivi.
Dans la région forestière, il n’est pas rare de voir des femmes entreprendre dans beaucoup de domaines de la vie. Parmi ces activités de prédilection, figurent l’agriculture, le commerce, l’éducation, la santé. Mariame Kourouma est entrepreneuse ici à N’Zérékoré. Elle emmagasine à elle seule 10 années d’expérience dans son domaine. La dame invite ses amies femmes à être des vraies actrices de leur autonomie : « La femme n’est pas synonyme de la cuisine, on peut faire comme les hommes aussi. Je n’ai jamais baissé les bras, je suis diplômé en secrétariat commercial. Quand j’ai terminé mes études j’ai été recrutée comme secrétaire particulière à la mairie de N’Zérékoré au temps de Cécé Loua. Au moment où j’étais secrétaire, j’avais choisi aussi d’entreprendre. J’ai créé un cyber qui a été ma première entreprise et j’ai cherché à employer les jeunes de ce côté. J’ai évolué dans beaucoup de structures internationales. Je suis gérante d’une station d’essence, mais j’ai plusieurs entreprises dans la ville où les jeunes travaillent. La femme ne doit pas croiser les bras attendre tout le temps son mari. Quand j’ai fais l’accident, mon mari m’a abandonné et est allé se remarier avec une autre femme si non je n’étais pas handicapé. Mais je dis Dieu merci parce que j’ai mes entreprises et je vis grâce à ces entreprises. J’interpelle les femmes et filles à se battre, de n’attendre personnes. La vie a une courte durée, donc d’abandonner les bêtises, de prendre le sérieux dans la vie, la femme doit être responsable », a-t-elle conclu.
De N’Zérékoré Yoma Neyo Tinguiano pour Laguinee.info