Le constat est réel. A plusieurs endroits des deux principales autoroutes de Conakry, le Prince et l’autoroute Fidèle Castro, les ponts de franchissement établis pour permettre aux piétons de traverser sans danger sont ignorés par ces derniers. Malgré les risques d’accidents liés au phénomène, des citoyens préfèrent marcher ou parfois courir entre les engins pour franchir la voie.
Au marché koloma, une passerelle trône depuis plus d’un an. Son installation visait à ralentir le mouvement intempestif des piétons sur la voie. Une pratique qui expose aux risques d’accidents de la circulation. Malheureusement le fait persiste et chaque auteur est armé d’arguments. Ils estiment pour la plupart qu’emprunter la passerelle est à la fois gênant et fatidique.
« Je ne passe par le pont que si on m’oblige. Des agents de la gendarmerie et de la police sont quelque part au dessous du pont tous les jours. Parfois ils obligent les gens à l’emprunter. Par le pont, la traversée est plus longue que si je le fais en passant directement par le trottoir. Les dos d’âne étaient plus importants que ce pont. Au moins avec ça, tout véhicule serait obligé de ralentir sa vitesse une fois au niveau du marché », confie un premier témoin sous couvert de l’anonymat, rencontré sur place.
La même thèse est défendue par cet autre, qui lui aussi s’est abstenu de livrer son identité : « moi je n’utilise pas ce pont. Quand j’ai besoin d’aller de l’autre côté de la route, je traverse directement en courant dans la circulation. Je n’ai pas le temps de passer par le pont », fait-il savoir.
Dans l’autre, sur l’autoroute fidèle Castro, les passerelles sont aussi négligées. Les agents de la police routière, les chauffeurs et les motards dénoncent les mêmes faits.
Oury Maci Bah pour Laguinee.info