La séance plénière, qui s’est réunie sans public pour cause de pandémie, a été houleuse ce mercredi. Des députés de l’opposition ont quitté l’hémicycle avant le vote sur la composition de la commission ad hoc.
C’est le cas de Aïda Mbodj, du groupe des non inscrits. « Le procureur, dans son réquisitoire, a visé X ; je pense donc que que X devait être identifié avec suffisamment de charges et d’éléments constitutifs pour dire que c’est Ousmane Sonko… Pour le moment, nous ne pouvons pas nous associer à ce qui semble être un carnage ! », nous explique t-elle.
De faux arguments pour le député Abdoulaye Wilane, de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar. Alors que la commission ad hoc comprend deux membres du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, et 1 des non inscrits, il dénonce une « théâtralisation » de la part de certains élus de l’opposition. « Mais c’est des farceurs ! Ils ont pris part à la Commission des lois, ils ont pris part à la Conférence des présidents, ils ont contribué à meubler la composition de la Commission ad hoc, ils ont participé à tous les travaux ! … C’est de la mise en scène… ! »
La commission demandera l’audition d’Ousmane Sonko
Après la ratification, la commission ad hoc de 11 membres a constitué son bureau. Elle demandera l’audition d’Ousmane Sonko, avant de présenter son rapport sur la levée ou non de l’immunité parlementaire du député, en séance plénière. Rappelons que Ousmane Sonko, député et président du parti Pastef / les Patriotes, arrivé troisième à la dernière présidentielle, est accusé de viol avec menaces de mort sur une employée d’un salon de massage de Dakar. Il avait refusé de se rendre à la convocation de la gendarmerie en invoquant cette immunité parlementaire.
Dans un communiqué, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme se disent « préoccupées par le climat de tension qui règne au Sénégal » depuis le début de cette affaire. La RADDHO, la Ligue sénégalaise des droits de l’homme ou encore Amnesty International Sénégal condamnent « tout recours à la violence ainsi qu’aux menaces et injures proférées contre les journalistes et toute personne exerçant ses droits à la liberté d’expression ».
Avec RFI