samedi, octobre 5, 2024
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Faux complots, tortures et exécutions : témoignage émouvant d’un ancien pensionnaire du Camp Boiro

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Les membres de l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) ont conféré avec les médias ce vendredi, 22 janvier 2021. La démarche vise à dénoncer ce qu’ils ont appelé « les purges qui décimèrent l’élite guinéenne de 1969 à 1980 et l’illégalité du tribunal populaire révolutionnaire », d’Ahmed Sékou Touré, premier Président de la Guinée indépendante, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.

Les membres de l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) ont une nouvelle fois mis à nue les nombreuses pratiques qui étaient utilisées par le régime de Sékou Touré pour éliminer ses potentiels adversaires. Selon Elhadj Abass Bah, pensionnaire du camp Boiro, Sékou Touré utilisait les moyens les plus atroces pour extorquer des aveux  aux personnes qu’il faisait arrêter. « Je vais juste expliquer la méthode qui était utilisée pour condamner les gens. Au départ quand on vous arrêtait, on vous photographiait avec une ardoise ; et cette photo est récupérée et gardée au niveau de la commission d’enquête. Et quand il arrive à un moment où ils veulent faire des condamnations, comme ils ne peuvent pas avoir des magistrats, des instruments juridiques pour réaliser ça, ils prennent toutes les photos, ils les placent à un endroit où tu ne pouvais pas voir la photo, tu ne vois que le papier. Et quand vous prenez une photo, vous la placez à gauche, moi je prends une photo je la place à droite : à droite, celui qui se retrouve là est condamné à mort, à gauche celui qui se retrouve là est condamné à perpétuité. Donc, quand ils ont fini de répartir ces photos, il fallait maintenant les renverser, regarder la photo et écrire les noms. Alors, les gens se retrouvaient comme ça dans des situations inexplicables. Et, il y a un qu’ils ont retrouvé dans la partie droite, c’était Mon Seigneur Raimond Marie Sidibé. Mais, ils ne pouvaient pas le tuer parce que le Vatican est là. Donc, ils ont sorti sa photo de la partie droite pour la mettre à gauche. Et, ils l’ont condamné à perpétuité. C’était comme ça, ils s’amusaient avec les gens comme des cacahuètes. Et ce qu’ils ont décidé, c’est ce qu’ils ont appliqué. La preuve c’est que Barry III, Sofiane, Baldé Ousmane se sont retrouvés au pont du 8 novembre », a-t-il expliqué, précisant que tous ceux qui ont été tués étaient d’une qualité exceptionnelle.

Mohamed Diallo pour Laguinee.info

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