Comme prévu, les démocrates passent à l’offensive après les événements de mercredi dernier au Capitole de Washington, qui ont choqué l’opinion publique américaine et jusque dans le propre camp du président américain.
Ils ont déposé, ce lundi, à la Chambre des représentants dont ils ont le contrôle, un acte d’accusation contre Donald Trump, première étape vers l’ouverture formelle attendue cette semaine d’une deuxième procédure de destitution contre le locataire de la Maison Blanche, qu’ils accusent d’avoir « incité à la violence ».
« Il a, peut-on lire dans le document, menacé l’intégrité du système démocratique, fait obstacle à la transition pacifique du pouvoir, et mis en péril une branche légale du gouvernement. » Et l’article conclut : « Donald Trump, par sa conduite, a démontré qu’il restera une menace pour la sécurité nationale, la démocratie et la Constitution s’il est autorisé à rester en fonction. »
Cet acte d’accusation pourrait être soumis au vote dès mercredi à la Chambre, précise notre correspondante à Washington, Anne Corpet. Un procès sera ensuite engagé au Sénat, mais il ne pourra pas débuter avant le 19 janvier, soit à la veille de l’investiture de Joe Biden. Ce procès, s’il a lieu, se déroulera donc une fois que le président aura quitté la Maison Blanche.
« On peut se dire « tout ça pour ça », puisque Trump est sur la sortie. Mais il y a de la part de Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, l’idée de marquer le coup en disant que là, le président est allé trop loin, analyse pou RFI l’historien Paul Schor. Si Donald Trump était destitué, même a posteriori, cela rendrait aussi extrêmement difficile pour lui un retour en politique, en tout cas en tant qu’élu. » En effet, si ce dernier était reconnu coupable, il ne pourrait plus se présenter à la présidence et ne toucherait pas se retraite de chef d’État..
Enfin avec cette action, « Nancy Pelosi veut également fracturer le camp républicain », ajoute Paul Schor. « À la Chambre comme au Sénat, elle veut que les républicains votent oui ou non sur cette question, pour qu’on sache publiquement quels sont ceux qui soutiennent Donald Trump et ceux qui l’ont lâché. »
Résolution bloquée sur le recours au 25e amendement
En parallèle, les démocrates ont présenté ce lundi une autre résolution demandant au vice-président Mike Pence de démettre Donald Trump de ses fonctions, en invoquant le 25e amendement de la Constitution américaine. Un républicain s’est opposé à son adoption immédiate à l’unanimité. Un vote en séance plénière devrait avoir lieu dès mardi.
Dimanche, Nancy Pelosi avait présenté un ultimatum à Mike Pence, lui sommant d’activer en urgence ce fameux 25e amendement, qui consiste pour le vice-président et les principaux ministres à constater l’inaptitude du président à exercer sa fonction. Comme il était peu probable que Mike Pence s’exécute, les démocrates avaient donc prévu la parade avec cette nouvelle procédure en destitution
(Avec RFI)