La révélation par la presse de cas présumé de corruption portant sur le détournement de plus de 200 milliards de francs guinéens par l’actuelle Ministre de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle continue de faire couler encre et salive à Conakry. Interrogé par Laguinee.info ce mercredi, 9 décembre 2020, le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile de Guinée (CNOSC-G) a invité les hommes de médias au professionnalisme dans la collecte et le traitement des informations relatives à la corruption. Dr Dansa Kourouma a mis cette occasion à profit pour demander au Chef de l’État de s’impliquer davantage au renforcement de capacité des journalistes d’investigation.
C’est en marge de la célèbration de la Journée Internationale de Lutte Contre la Corruption ce mercredi 9 décembre 2020 à la bleuzone de kaloum, que le Président du CNOSC-G, dans une interview accordée au reporter de laguinée.info présent sur place, s’est prononcé sur le sujet. Pour lui, le Président de la République doit conférer avec les journalistes investigateurs pour donner force à sa volonté de lutte contre la corruption: «Le harcèlement de la presse est antinomique à la volonté du président à lutter contre la corruption. Je conseille au Président de rencontrer les journalistes au siège de la HAC (Haute Autorité de la Communication) pour les demander de s’engager avec professionnalisme, intégrité et transparence dans le lutte contre la corruption. L’appel du Chef de l’Etat est un élément mobilisateur, un facteur d’encouragement. Mais aussi, ça va en parfaite ligne avec les dispositions de la loi anticorruption qui protège les lanceurs d’alerte» a indiqué Dr Dansa Kourouma.
Poursuivant, il a tenu à condamner et tirer la sonnette d’alarme par rapport aux différentes plaintes portées à l’encontre des hommes de presse par certains ministres de la République dans des affaires de corruption: « laisser les ministres porter plainte contre les médias qui ont révélé des cas de soupçon de corruption, c’est une façon de faire taire l’affaire et quand la presse se tait on ne peux plus lutter contre la corruption», regrette Dr Dansa Kourouma.
L’autre message du Président du CNOSC-G lors de cet entretien a été à l’endroit des journalistes. Pour lui la presse guinéenne n’étant pas indépendante, il conseille les journalistes à beaucoup de circonspections dans la révélation des dossiers de corruption. «Ne faisons pas de buzz sur les dossiers de corruption, c’est trop sensible et très difficile. La corruption peut entraîner un pays dans la guerre et dans des conflits armés. Elle peut déstabiliser un pays. Moi je pense que, la presse doit être davantage professionnelle au vue du risque qu’elle cour. Parceque nous ne sommes pas institutionnellement prêts à laisser une presse indépendante faire son travail. Alors il faut avoir les éléments de preuve avant de les révéler», conseil De Dansa.
Maké Fofana laguinee. Info