Ce jeudi 03 décembre 2020, marque la Journée Internationale des Personnes Handicapées. A cette occasion, un journaliste de laguinee.info est allé à la rencontre d’une personne vivant avec le handicap pour s’enquérir de son quotidien.

Le handicap physique a atteint de nombreux guinéens. C’est le cas de monsieur Aly Komano, enseignant homologué à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) de Kountia. Après 4 années de formation dans cet institut, notre interlocuteur fait partie désormais du personnel enseignant. Au-delà de ses BAC+4 en journalisme, il vient d’obtenir son Master 1 en Marketing Digital and Brand Content.

Pour ce désormais enseignant-chercheur dont les membres inférieurs sont invalides, le handicap n’est pas une fatalité, même s’il reconnaît qu’il y a un groupe d’handicapés qui sont condamnés à la mendicité. « Il y a différents types de handicaps. Quand vous prenez le mot dans le vrai sens, il y a des handicapés qui ne peuvent franchement rien faire. Par contre il y a des handicapés qui peuvent se battre comme des personnes valides », dit-t-il.

Poursuivant, Aly Komano regrette le fait que certains handicapés prennent leur invalidité pour une fatalité, alors qu’ils peuvent entreprendre à travers une simple réflexion. « Je ne partage cet avis, je ne cautionne pas l’avis de ceux qui prennent le handicap comme une fatalité. Pour moi une personne qui a perdu un doigt n’a pas à se dire
handicapé. Il doit faire travailler la tête et entreprendre quelque chose au lieu de se mettre dans la rue, dans les marchés, devant les bâtiments publics ou les lieux de culte pour mendier. On peut bien être handicapé et rendre service à sa nation, à son entourage voire à l’humanité », affirme l’enseignant-chercheur.

Toutefois, Aly reste bien conscient des difficultés que rencontrent des gens comme lui. Par exemple, dans l’administration guinéenne ou dans les entreprises privées, il est rare de voir une personne handicapée occuper un poste de responsabilité. Face à cette discrimination, Aly Komano interpelle :

« L’État doit penser aux personnes handicapées. Il y a des beaux discours qui sont en train d’être tenu partout, mais l’insertion socioprofessionnelle des handicapées n’est pas encore effective. Il y a encore des problèmes à résoudre d’ordre discriminatoire. Certes les victimes de ces pratiques ne sortent pas pour dénoncer, mais le phénomène existe encore dans l’administration et dans les entreprises privées », a-t-il fait remarquer.

Quoiqu’il en soit, cela n’est pas une bonne excuse pour abandonner la partie. L’enseignant-chercheur invite ses camarades à redoubler d’ardeur afin de cesser d’être à la merci des gens : « Mon appel solennel à l’endroit des personnes handicapées comme moi, c’est de ne pas abandonner, parce que lorsque tu n’es pas de la même catégorie qu’une personne, elle va toujours chercher à te discriminer. Mais ils doivent avoir un mental d’acier, résister face aux obstacles comme les injures, des moqueries entre autres », lance-t-il.

Thierno Moussa Barry pour Laguinee.info