Des troubles cutanés sont constatés chez quelques centaines de pécheurs sénégalais revenant de la haute mer. Après visionnage de quelques vidéos de patients affectés par cette pathologie, nous constatons la description dermatologique suivante :
Autours de la bouche et autour du nez, des lésions ressemblant à l’impétigo, Aux extrémités (Mains et pieds), des boutons avec un centre enfoncé (Lésions ombiliquées) et quelques fois des blessures (Erosions) au niveau des organes génitaux (Testicules et Gland comme une balanite infectieuse). Les yeux apparaissent inflammés (Rouge, fait mal, larmoiement) avec un visage gonflé (Œdémateux) et parsemé de quelques boutons avec démangeaison. Les signes généraux à type de fièvre et de maux de tète (Céphalées) ont été signalés.
Des dermatoses liées à l’eau et aux habitants de la mer existent et sont très variées, cependant les caractéristiques des lésions observées permettent d’exclurent ces entités.
Une substance toxique déversée dans la haute mer peut contenir des substances chimiques pouvant provoquées une dermatite de contact allergique ou irritante qui est souvent associé à l’Eczéma herpétique qui correspond le mieux aux signes décrits par ces patients. Une simple irritation cutanée peut aussi déclencher cette pathologie.
L’implication oculaire est due à la propagation du virus de l’herpès simplex à l’œil ou aux yeux. L’eczéma coxsackium est décrit par les éruptions similaires que celles observées dans l’eczéma herpétique. La précocité du traitement conditionne le pronostic de la maladie.
Les poissons remontés par ces pécheurs n’ont rien à voir avec ces éruptions observées et aucune contamination n’a été signalée jusqu’à ce jour. Il est temps de mettre en prendre des mesures car les mêmes phénomènes pourraient être observés chez nous. La mesure simple est de prendre immédiatement en charge toute éruption similaire constaté chez un pêcheur. Les thérapies efficaces existent et dépendent uniquement de la précocité de la prise en charge.
Dr Ibrahima Traoré, Dermatologue