La société civile guinéenne reste fortement divisée à l’idée de dissoudre l’Assemblée Nationale actuelle. Réuni en conférence de presse hier samedi, 21 novembre 2020, à la maison commune des journalistes, un collectif de la société civile n’a pas fait mystère de son opposition. Il s’agit bien du Collectif des Plateformes de la Société Civile composé de la CONASOC, MAOG, PNAPIC et l’Alliance Futuriste a constaté un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
Si pour certains la dissolution de l’Assemblée Nationale pourrait être un pas vers la paix, cette autre entité de la société civile voit les choses autrement. «le collectif des plateformes de la société civile guinéenne se désolidarise de toute idée de dissolution d’une quelconque institution de la République qui pourrait être assimilée à un coup d’État institutionnel pendant que la Guinée n’est pas en transition. Nous notons que ce comportement de positionnement est prétentieux, belliqueux, utopique et même anachronique», déclare le collectif dans une note lue par Saran Fofana, leur porte-parole.
Poursuivant, le collectif à toutefois invité le gouvernement notamment le Premier Ministre d’ouvrir dans un bref délai un couloir de dialogue pour une sortie de crise définitive. «L’ouverture immédiate, par le Premier Ministre, d’un cadre de dialogue qui connaîtra la participation de tous les acteurs sociopolitiques ; la mise en place d’une commission d’enquête nationale pour examiner les exactions commises de 2007 à nos jours et ce, dans un bref délai. La vice-présidence de cette commission sera assurée de facto par la société civile», ont-ils recommandé.
Pour terminer, ces organisations de la société invitent l’État de penser à introduire très prochainement dans la constitution, des dispositions permettant la candidature indépendante aux différentes élections. «Il est inopportun d’envisager une quelconque révision de la Constitution actuelle. Cependant, le collectif des plateformes de la société civile guinéenne souhaite dans l’avenir, l’introduction de la candidature indépendante au cours d’une prochaine révision», ont-ils sollicité.
Pour l’heure il existe une réelle impasse autour de la dissolution de l’actuel parlement. Il reste à savoir si le Président de la République qui en a les prérogatives constitutionnelles sera favorable à une telle proposition.
Ismaël Condé pour Laguinee.info