Le président de l’UFDG et ses alliés de l’ANAD ont projeté une manifestation pacifique le 25 novembre prochain. L’annonce a été faite ce mercredi 18 novembre 2020 dans un communiqué rendu public à cet effet. Pour savoir si cet appel à manifester est opportun en cette période de crispation politique, nous avons interrogé Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSC-G).
Joint au téléphone par un journaliste de Laguinee.info ce jeudi, 19 novembre 2020, le Président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG) affirme ne pas être contre la manifestation de l’opposition. Mais, il insiste tout de même sur le caractère pacifique de la chose. « La seule chose que je peux demander à l’opposition, c’est de faire tout possible pour que la manifestation soit pacifique. S’ils doivent continuer leurs manifestations, c’est d’éviter les incidents pour ne pas alourdir le bilan des personnes déjà tuées », a-t-il exhorté.
A ce jour, plusieurs cadres de l’UFDG et de l’ANAD sont emprisonnés par le pouvoir en place. Parmi ces détenus, on compte Ibrahima Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo et Etienne Soropogui, Abdoulaye Bah et Cellou Baldé, tous membres de l’UFDG et de l’ANAD. Ainsi, pour exprimer sa solidarité et dénoncer ces différentes arrestations, l’opposition décide de se faire entendre à travers une marche pacifique qui partira de l’aéroport jusqu’à l’esplanade du palais du peuple comme indiqué dans leur communiqué. Pour cet acteur de la société civile, ce choix n’est pas le meilleur. « Déjà la société civile et la communauté internationale sont mobilisés pour dénoncer ces différentes arrestations. Donc, je pense que faire une manifestation pour dénoncer une arrestation me semble inapproprié. Mais bon qu’à cela ne tienne, il faudrait que les opposants respectent les principes d’une manifestation strictement pacifique. Éviter que leurs militants ne se livrent à des actes de violence; mais aussi, les forces de sécurité doivent sécuriser la manifestation, sans qu’il n’y ait des pertes en vie humaine », propose Dansa Kourouma.
Pour finir, notre interlocuteur à préciser que pour une sortie de crise, « Il faut que nous acceptions de dialoguer afin de nous accorder sur le minimum qu’il faut pour la gestion normale et durable du pays», a-t-il ajouté.
Quoiqu’il en soit, l’opposition reste droit dans ses bottes. Reste à savoir si les autorités, contrairement aux dernières manifestations du passé, donneront cette fois leur approbation.
Therno Moussa Barry pour Laguinee.info
