Le FNDC mise dorénavant sur l’implication des Organisations et Pays Amis de la République de Guinée dans l’idéal d’obtenir l’autorisation des autorités. Qui réfutent toujours les demandes de la structure pour la tenue de ses différentes marches pacifique.
Ci-dessous mémorandum du FNDC à l’Attention des Organisations et Pays Amis de la République de Guinée:
Objet : violences et interdictions des manifestations pacifiques en République de Guinée
Le Front National pour la Défense de la Constitution, à travers le présent mémorandum, souhaite attirer l’attention des Organisations et Pays Amis de la République de Guinée sur la violation systématique de ses droits de manifester pacifiquement contre le projet illégal et illégitime de troisième mandat de M. Alpha Condé. Ce tripatouillage de la Constitution de notre pays qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux est en train de compromettre l’alternance politique, l’enracinement et la consolidation de la démocratie et de l’État de droit en Guinée.
Le bannissement catégorique par le Gouvernement Guinéen du droit constitutionnel de manifester librement est à la base des graves et nombreuses violations des Droits de l’Homme et des Libertés Individuelles en Guinée.
La violence disproportionnée employée par les services de sécurité armés d’armes de guerre contre les populations civiles entraînera inévitablement des conséquences sur la paix et la stabilité dans notre pays et dans la sous-région.
A l’exception d’une très brève période où des manifestations ont été autorisées en octobre 2019, cette situation de violence d’État et de privation des libertés publiques prévaut depuis plus d’une année et se solde par un bilan humain inacceptable : au moins 99 personnes ont été tuées (dont au moins 44 tués par balles, au moins 2 par gaz lacrymogène et au moins 2 par bastonnade) ; au moins 324 personnes blessées (dont au moins 59 blessés par balles, au moins 30 par gaz lacrymogène, au moins 10 par bastonnade, au moins 5 par armes blanches, au moins 3 percutés par des véhicules des FDS) ; et plusieurs centaines personnes emprisonnées lors des journées de résistance citoyenne à cette oppression. Au contraire, toutes les manifestations autorisées et encadrées par les forces de l’ordre se sont paisiblement déroulées sans aucun incident.
Le déni systématique du droit du FNDC de manifester pacifiquement est accompagné par l’utilisation inconsidérée de la violence par les forces de défense et de sécurité guinéennes lors des journées de résistance organisées par la société civile. Cette dictature expose non seulement le pays à des risques d’instabilité élevés, mais aussi toute la sous-région, car les risques de contagion sont autant élevés que les plateformes de la société civile de plusieurs pays s’organisent pour faire respecter le droit aux manifestations en République de Guinée.
Le FNDC signale aux Organisations et Pays Amis de la République de Guinée le caractère discriminatoire des interdictions de manifester, le déploiement de l’armée pour réprimer les manifestants ainsi que l’incohérence et l’inconsistance des arguments farfelus avancés par les différentes autorités pour interdire les manifestations.
Pendant le FNDC est interdit de manifester contre troisième mandat anticonstitutionnel de M. Alpha Condé, ses partisans peuvent librement marcher, manifester sans même soumettre une quelconque demande d’autorisation.
Le FNDC sollicite donc la solidarité et l’appui ferme de l’ensemble des Organisations et Pays Amis de la République de Guinée, par les moyens qu’ils jugeront les plus appropriés, afin de faire valoir de façon constante la liberté de manifestation pacifique de la société civile en Guinée, conformément aux principes d’un État de droit.
Le FNDC voudrait rappeler encore une fois que le respect des Droits de l’Homme (y compris celui de manifester) et la justice constituent les principaux garants de la stabilité en République de Guinée et dans la sous-région.
Le FNDC se réserve le droit de prendre toutes mesures légales, à la fois au niveau national et international, pour faire respecter ce droit fondamental.
Conakry, 28 octobre 2020.
La coordination du FNDC