lundi, novembre 25, 2024
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Exactions des forces de sécurité à Sonfonia : « On est dans un autre monde » (Victime)

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Mohamed Lamine Sylla, un juriste résidant au quartier Sonfonia, dans la commune de Ratoma, est remonté contre des agents de l’escadron de gendarmerie N°16 de Samatran. Il accuse ces agents de sécurité de commettre des exactions et des rackets dans leurs opérations. Depuis l’instauration du couvre-feu qui s’inscrit dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire en Guinée, les plaintes se multiplient contre les forces de l’ordre. De plus en plus de citoyens se plaignent d’exactions dont ils sont victimes de la part des agents de la police et de la gendarmerie, chargés de veiller au respect de cette mesure. C’est le cas de Mohamed Lamine Sylla, qui s’est confié à la rédaction de Guineematin.com à travers un de ses journalistes. « C’est dans la nuit du 2 juin, vers 23h 15, qu’un pick-up de l’ECO 16 de Samatran m’a interpellé au seuil de chez moi. Ils m’ont demandé qu’est-ce que je faisais dehors, je leur ai dit que j’étais allé voir ma tante et que je suis chez moi maintenant. Ils ont dit non, qu’il faut que je monte dans leur pick-up. J’ai dit mais je suis chez moi, mais ils ont insisté pour que je monte dans le véhicule. Je ne me suis pas opposé, je suis monté dans la voiture immédiatement. Dans le véhicule, ils racontaient que si nous nous sommes dehors jusqu’à cette heure, c’est que nous voulons saboter le pouvoir. Mais je n’ai pas répondu. On est allés jusqu’à leur base. 15 minutes après, ils nous ont débarqués et ils nous ont mis dans une cellule », a-t-il expliqué.

Jusque-là, ce citoyen ne s’est pas plaint. Mais, c’est ce qui s’est passé le lendemain matin qui l’a choqué. « Au début, nous étions au nombre de 4 personnes qui avons été mis en prison. Après notre interrogatoire, ils ont envoyé d’autres, on était finalement au nombre de 7 personnes. Vers 1h30, ils sont venus faire sortir un jeune qui a négocié avec eux. Vers 3h, ils sont venus faire sortir un autre jeune de la prison. A 6h du matin aussi, un des agents est venu faire sortir un de ses petits. Je lui ai dit puisque le couvre-feu a pris fin, acceptez de nous mettre en garde-à-vue pour que nous puissions récupérer nos téléphones et rentrer. Il dit non, lui, il est venu chercher le jeune et que c’est le jeune qui doit sortir. Je lui ai dit que cela n’est pas normal. Vous nous avez mis en prison en groupe, vous avez fait sortir certains la nuit. Maintenant que le couvre-feu a pris fin, nous aussi nous devons avoir notre liberté. Il m’a dit : est-ce que tu me connais ? Ici c’est Guantanamo ? J’ai rétorqué en disant que le couvre-feu c’est de 22h à 6h. Immédiatement, le gars s’énerve. Il me dit que si je ne rentre pas dans la cellule, je vais le connaitre. J’ai lui ai dit : vous êtes venu faire sortir certains et laisser dans la cellule, donc vous devez nous faire sortir tous. C’est ainsi le gars s’est énervé et il s’est jeté sur moi, il m’a cogné au mur et m’a donné des coups de poing jusqu’à ce qu’il me blesse », déplore Mohamed Lamine Sylla.

Après avoir été violenté par le gendarme, il a été reconduit en prison. Finalement, il a fallu que sa famille paye de l’argent pour qu’il soit libéré. « Aux environs de 7h, il y a ma tante qui avait été informée, elle est venue à la gendarmerie. On lui dit de payer de 500 milles francs pour que je sois remis en liberté. J’ai dit à ma tante de ne rien payer parce que j’ai été pris dans le cadre du couvre-feu et j’ai été violenté. Mais, ma tante a négocié avec les agents pour payer finalement 200 milles pour que je sois libéré. Ils m’ont remis mes objets mais la petite somme que j’avais en poche, ils ont pris ça », a-t-il confié.

« Je suis meurtri, je suis écœuré et je suis dépassé. J’ai du mal même à dormir. Parce que je ne peux pas comprendre qu’on parle d’État droit dans de telles conditions. On est dans un autre monde. J’ai même envie de dire au ministre Damantang (ministre de la sécurité et de la protection civile) que s’il pense que les forces de sécurité sont là pour protéger les citoyens et leurs biens, il a de la poussière dans les yeux. Parce que l’ECO 16 de Samatran qu’on a baptisé Guantanamo, est vraiment une honte pour ce pays », a-t-il conclu.

Guineematin

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