Les réactions continuent de se faire suite à la mort de l’artiste Mory Kanté. Le célèbre chanteur international guinéen a tiré sa révérence ce vendredi, 22 mai 2020, à l’hôpital sino-guinéen de Kipé (Conakry) à l’âge de 70 ans des suites d’une longue maladie. Me Abass Bangoura, le directeur général du bureau guinéen des droits d’auteur (BGDA), regrette « la perte cruelle » d’un promoteur de l’image positive de la Guinée à travers le monde. Pour lui, le vide laissé par Mory Kanté dans le monde culturel guinéen sera très difficile à combler.
maître Abass Bangoura, Directeur Général du Bureau Guinéen des Droits d’Auteur (BGDA)
« C’est un sentiment de tristesse qui m’anime après la perte cruelle de Mory Kanté. Avec tout ce qu’il a été dans le cadre de la promotion de l’image positive de la Guinée dans le monde, vous pouvez imaginer l’état dans lequel on peut se retrouver en apprenant une telle nouvelle. C’est l’un des promoteurs de la culture guinéenne sur le plan international qui nous quitte aujourd’hui. C’est un grand baobab du secteur culturel guinéen qui s’écroule. Sa mort va créer un grand vide qui ne sera pas facile à combler », a réagi ce responsable culturel.
Attristé par la mort de Mory Kanté, Abass Bangoura déplore également le contexte dans lequel ce décès est survenu. Ce qui empêchera le monde culturel guinéen de rendre un hommage mérité à l’une de ses plus grandes figures. « C’est vraiment dommage que cette mort coïncide avec la présence du Coronavirus en Guinée. Les personnes dont les décès devaient remplir le palais du peuple pour que les derniers hommages leur soient rendus à la taille des services qu’ils ont rendus au pays, décèdent très malheureusement au moment où des instructions fermes sont données interdisant tout regroupement.
Ça fait très mal de savoir qu’il (Mory Kanté) ne profite pas du retour de l’ascenseur qui lui est dû. Ce serait un grand hommage qui lui serait rendu. Malheureusement, tous ceux qui ont la malchance de passer la main au moment du Covid-19 vont être enterrés dans la stricte intimité alors qu’ils méritaient mieux que tout ça. Comme Dieu en a décidé ainsi, je ne peux que présenter mes sincères condoléances à sa famille biologique et professionnelle. Mes condoléances au monde de la culture, au peuple de Guinée et au monde entier parce que Mory Kanté avait dépassé le cadre guinéen ».
En ce qui concerne les droits d’auteur de Mory Kanté, le directeur général du BGDA assure qu’ils vont continuer à être payés, même s’il n’est plus de ce monde. « Au niveau du BGDA, nous sommes en train de prendre des dispositions allant dans le sens de l’accompagnement pour toute la procédure des obsèques. Comme d’habitude et pour tous les artistes qui décèdent, nous allons assurer tout l’accompagnement nécessaire à un enterrement digne au rang d’artiste qu’il était. En ce qui concerne les droits d’auteur, ils vont continuer à être payés jusqu’à 80 ans après à Mory Kanté. Ceci relève de nos prérogatives », a annoncé Abass Bangoura.
A rappeler que titre Yèkè Yèkè, sorti en 1987 et qui a fait de Mory Kanté un chanteur de renommée internationale, a été traduit dans 80 langues à travers le monde.
Alsény Kaba pour Guineematin.com